De nombreuses inquiétudes environnementales conditionnent actuellement notre rapport à la construction de nos villes et de nos bâtiments. Si nous avons passé plusieurs décennies à consommer nos espaces, nous cherchons aujourd’hui à réintégrer nos bâtiments à l’environnement sans un soucis de résilience et d’autonomie.
Dans notre conception de l’optimisation des énergies, nous pensons naturellement au vecteur de la technologie. Calculer, mesurer, informer pour mieux consommer. Pourtant, l’atelier d’architecture autrichien Baumschlager Eberle pointe du doigt la tendance au suréquipement et au tout technologique, qui, en plus d’être coûteux, elle nécessite un travail de maintenance sur le long terme. Dans la solution qu’ils apportent, les installations technologiques, si elles ne sont pas totalement exclues sont donc utilisées à leur juste valeur. Comment, via les propriétés physiques des matériaux et de l’environnement dans lequel nous intégrons le bâtiment, retrouver une sorte de sobriété architecturale, qui ferait de l’immeuble un élément dans un écosystème global et non plus un lieu de vie consommateur ? Cette solution s’incarne dans la réalisation du prototype bâtiment 2226.
L’immeuble 2226, c’est l’optimisation d’un bâtiment sans chauffage, sans refroidissement, ni ventilation mécanique. A l’intérieur de celui-ci la température est pourtant maintenue entre 22 et 26°C, d’où son nom.
2226 abrite logements et bureaux. Pour chauffer, toute forme de système traditionnel ou technologique a été abandonné au profit de deux autres sources : l’impact du rayonnement solaire et la chaleur résiduelle à l’intérieur du bâtiment. Cela signifie que a chaleur créée par les ordinateurs, les éclairages ou les individus sert maintenir une certaine température au sein du bâtiment.
L’enveloppe extérieure joue un rôle primordial dans la conception du bâtiment. Elle est épaisse et composée de briques creuses, ce qui permet de stocker la chaleur à l’intérieur du bâtiment. La paroie intérieure permet donc de maintenir le bâtiment, alors que la parroie extérieure isole. La combinaison de ces éléments permet ainsi d’accumuler la chaleur en hiver et de la stopper en été.
A l’intérieur du bâtiment des capteurs sont installés. Ceux-ci pilotent l’ouverture et la fermeture des volets pour réguler l’impact du rayonnement solaire. L’hiver ils s’ouvrent pour profiter de la chaleur. En période de chaleur, les volets s’ouvrent la nuit pour refroidir naturellement les locaux.
Ainsi, grâce à des calculs savants et quelques propriétés physiques, l’atelier d’architecture autrichien Baumschlager Eberle est parvenu à trouver des équilibre judicieux d’optimisation du bien-être dans un bâtiment sans remplacer la nature par un environnement technique. Le bâtiment 2226 permet ainsi d’obtenir plus de confort avec encore moins d’énergie !