Ce nouveau concept de commerce urbain prend le contrepied du drive traditionnel dédié aux habitants détenteurs d’une voiture et domiciliés dans des espaces caractérisés par des longues distances. Le drive piéton est un service comparable au drive classique, mais comme son nom l’indique, il est conçu pour le piéton à l’inverse de la version originelle qui visait plutôt les détenteurs d’une voiture. Ce service propose au piéton de se faire livrer ses courses faites en ligne, en quelques heures, dans un point relai, à proximité de leur domicile, leur évitant ainsi la corvée, pour nombre d’entres-eux, des courses en rayon.



Une alternative pour rapidement faire ses courses en ville et à moindre coûts ?



Proposé par des grandes enseignes comme Auchan, Carrefour ou Leclerc, ces drives piétons ont un autre avantage, celui du prix. Visant les citadins qui font leurs courses en centre ville dense des grandes villes, les grandes enseignes veulent proposer un service adapté à leur mode de vie. Ainsi, ils proposent des produits à moindre prix tout en évitant le déplacement vers des centres commerciaux ou des grandes surfaces hors de la ville.



Une offre intéressante sachant que beaucoup de citadins ne possèdent pas de voitures et font leurs courses dans des commerces de proximité parfois hors des moyens de leur porte monnaie. En effet,  les prix du foncier dans les centres urbains que subissent les commerces de proximité se répercutent sur les prix de consommation. Ainsi, en plus de proposer des prix d’hypermarché, le drive piéton permet d’économiser sur la livraison à domicile. En effet, les commandes sont mutualisées et sont acheminés ensemble vers la même destination, réduisant ainsi le temps et le coût du transport.



Cette mutualisation des achats pourrait aussi avoir un impact sur l’organisation de la ville, et plus particulièrement sur les flux. Parmi les avantages, la multiplication des points relai participera à la diminution des déplacements automobiles de certains citadins qui se dirigent vers les grandes enseignes le week-end pour faire de grandes courses hebdomadaires en vue de réduire leurs dépenses. Cela pourrait-il permettre le maintien de certaines populations dans les centres urbains et ainsi limiter le phénomène de gentrification ?



D’après les grandes enseignes, cette nouvelle offre veut se situer comme un complément aux autres offres commerciales comme ceux des commerces de proximité. Ainsi, les cibles visées de ce service sont les grosses courses équivalent à un panier d’une cinquantaine d’euros. Ces achats pourront être complétés par des courses de dernière minute dans les magasins de proximité. D’après Linéaire, ce sont 111 drive piétons qui sont décomptés aujourd’hui en France, un nombre en augmentation qui laisse présager un nouvelle idée commerciale pour les pôles urbains dynamiques. Les drives urbaines apparaissent comme davantage adaptés aux grandes villes. Le déploiement de ces drives pourront-ils aussi contribuer à revitaliser les centre-villes qui peinent à maintenir leurs habitants et commerces de proximité ?



Car reste à savoir si cette nouvelle offre commerciale ne risque pas d’empiéter sur le chiffre d’affaire des commerces de proximité des centres urbains en général. Si tel est le cas, comment faire pour que ces commerces puissent perdurer et rester vecteur de dynamisme, de rencontres et de liens sociaux ? Peut-être en misant sur les coopératives locales participatives comme la Louve, à Paris, comme alternatives au modèle du drive piétons ?



Commerces de proximité dans les centres urbains, images sources : Pixabay et Freepik



En tout cas, il semblerait que le commerce urbain de demain soit davantage de proximité, sûrement une bonne nouvelle pour la diminution des distances entre les fonctions urbaines.



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