Il existe une ambiance urbaine. Un univers propre à chaque ville, à chaque quartier, à chaque rue. S’il existe des endroits où l’on reste, il en existe également d’autres où l’on s’empresse de passer, sans même s’y arrêter. Mais qu’est-ce qui constitue l’ambiance urbaine ? Comment mesurer le degré de bien-être des individus dans l’espace public ?
Inès Péborde est une urbaniste française, partie à la découverte des Pays-Bas. Après avoir terminé ses études à Bruxelles, cette jeune femme dynamique est partie poursuivre son expérience urbaine aux Pays-Bas. Dans son parcours, Inès Péborde se passionne directement pour la relation qui existe entre le corps et la ville. Comment percevons-nous nos espaces ? Quels éléments urbains contribuent à la construction de cette perception ? Pour répondre à l’ensemble de ses questions, la jeune femme a récemment décidé de lancer son projet. L’idée d’Healing Places est de produire différentes typologies d’espaces dont la configuration, les matériaux, couleurs, odeurs, sons, etc. auraient un effet positif sur le bien-être physique et mental des usagers.
“Je ne voulais plus penser la ville de manière fonctionnelle, mais plutôt penser le rapport immédiat qui existe entre les acteurs et la ville. Je me suis lancée à Rotterdam, car cette ville a une façon bien particulière de faire sa ville, à commencer par cette approche bottom-up : les pouvoirs publics écoutent les projets de leurs habitants.”
Pour soutenir le projet rendez-vous ici, avant le 21 juillet !
Healing Places : Fabriquer la ville à partir de l’être vivant
La démarche d’Inès Péborde part d’une évidence scientifique : notre corps est une machine biologique qui interagit en permanence avec son environnement. Comme n’importe quel être vivant, nous sommes munis de capteurs qui nous informent sur l’état de notre environnement. Cela permet à notre corps de créer des réponses nécessaires à sa survie.
L’architecture et l’aménagement urbain sont les bases de la création de notre milieu de vie. A travers la ville, nous avons créé notre nouvel écosystème. En partant de cette logique, il semble évident que l’architecture et l’environnement urbain que nous nous constituons sont directement liés à nos états de santé. Pour améliorer la santé et les bien-être des gens en ville, il faut explorer l’expérience sensorielle pour que le cadre urbain soit plus plaisant.
Healing Places : un projet expérimental pour une autre architecture urbaine
Pour pouvoir répondre à ses intuitions Inès Péborde s’est lancée dans une aventure. Celle de Healing Places. L’organisation est simple, il s’agit de développer les recherches et les expériences sur l’architecture thérapeutique et sensorielle.
Pour cela, elle a regroupé des corps professionnels venus de divers horizons. Architectes, urbanistes, designer, artistes, corps médical, acteurs innovants travaillent ensemble à la définition d’une nouvelle ville, sensible. Les découvertes permises par cette approche pluridisciplinaire aboutiraient à la mesure de la perception et du bien-être des individus dans l’espace public. Ainsi, architectes, urbanistes et pouvoirs publics pourraient prendre de meilleures décisions dans la réalisation de leurs projets, pour une ville du bien-être.
Healing Places : Un projet en plusieurs étapes !
Pour le moment, un cycle de conférences pluridisciplinaires a été lancé le mois dernier. Il se déroule sur cinq semaines, autour de cinq thématiques : la peau, le mouvement, la purification, la technologie et la santé mentale. De ces rencontres, cinq publications sortiront. Une première étape de recherche a donc été effectuée. Pour la suite, Inès Péborde aimerait effectuer une première phase d’expérimentation.
Pour cela, une campagne de crowdfunding a été lancée pour un appel à fond de 10.000€. Cet argent permettra à la fois de sortir les publications issues du premier cycle de conférences, mais aussi de développer la phase suivante : celle de l’expérimentation
Si les fonds sont réunis, un workshop sera organisé à Rotterdam. Dans un premier temps, les professionnels se regrouperont pour formuler des hypothèses d’aménagement. Dans un second temps, ces prototypes seront mis en place dans un quartier en particulier de Rotterdam. Des indicateurs mis en place par le corps médical permettront de mesurer le niveau d’appréciation et la perception des usagers via l’analyse de leurs réactions physiologiques. La méthodologie pourra s’intéresser à des éléments tels que le mouvement des yeux, la sudation, etc.
Ces tests éphémères permettront d’apporter des solutions de long terme à nos espaces publics. Le tout étant de trouver une méthodologie de mesure de la perception, car dans chaque lieu, chez chaque personne ou à chaque âge, les attentes et réactions varient. La méthode doit donc pouvoir être transposable.
Un projet largement soutenu par la municipalité de Rotterdam !
L’idée de Healing Places a été apprécié par la municipalité. “La logique de Rotterdam est de pousser les gens à faire émerger et aboutir leurs projets, à les rediriger ou leur donner des ressources en fonction de leurs besoins. “ explique Inès Péborde. Dans le contexte de cette ancienne ville industrielle, les questions liées à la santé et au bien-être d’un population paupérisée sont au cœur des enjeux urbains.
Le projet est également soutenu par le Réseau International Ambiances, qui fédère et impulse des travaux en matière d’ambiances architecturales et urbaines.
Healing Places défend cette idée qu’il existe un lien organique fort entre l’individu et son environnement. Le projet travaille et agit pour qu’une nouvelle ville, plus proche des besoins de l’être humain, émerge. Pour cela, l’initiative a besoin d’un soutien collectif que chacun peut apporter ici ! La campagne de crowdfunding se terminera le 21 juillet, alors n’hésitez pas à soutenir le projet d’Inès Péborde !