Sur ce point, certains experts ont tranché net : “Organiser des JO dans cette région est une aberration, c’est irresponsable, on pourrait aussi faire les JO sur la lune ou sur Mars” a déclaré la géographe Carmen de Jong, de l’université de Strasbourg. Bien que la région de Pékin soit très sèche en hiver, atteignant bien souvent des températures négatives, la neige y tombe très rarement. Il a donc fallu avoir recours à de la neige artificielle. Mais cette artificialité ne serait-elle pas l’avenir des Jeux Olympiques d’hiver ? Selon un rapport de l’université anglaise de Loughborough, sur les 21 sites ayant déjà reçu les jeux d’hiver, seuls 10 d’entre eux pourraient de nouveau les accueillir en 2050, le réchauffement climatique pour cause.
Si la neige artificielle peut être une solution au maintien de ces jeux, elle reste très gourmande en eau. Dans la région nord de la Chine, l’eau est une ressource rare. Le gouvernement chinois a alors déjà investi des milliards de yuan pour compenser ce manque en détournant les eaux de la région sud vers le nord. On comprend donc que l’utilisation de cette ressource rare pour des jeux “verts” fasse émerger certaines critiques.
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Et pourtant la Chine a fait d’importants efforts sur le plan environnemental. Pour garantir un air respirable, des systèmes de chauffage électrique ou à gaz ont remplacé les poêles à charbon dans plus de 25 millions de foyers dans la région de Pékin. Les aciéries ont divisé leur production par deux en août et plusieurs milliers d’usines ont dû régler des amendes pour un dépassement des limites d’externalités polluantes. On note aussi que pendant les jeux, l’électricité consommée serait entièrement d’origine renouvelable et que 85% des véhicules utilisés devraient rouler à l’énergie électrique ou à l’hydrogène.
Malgré tous ces efforts, les impacts environnementaux deviennent un problème chronique des Jeux Olympiques et la question de la pérennité de tels méga-événements se pose de manière pressante. Les JO peuvent-ils continuer à compenser ces externalités négatives et à constituer des leviers de développement d’une ville durable ? La balle est dans le camp des prochains organisateurs.
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