Récemment, on vous parlait des révolutions que les nouvelles technologies pouvaient apporter pour le métier d’architecte. L’agence Forensic Architecture représente parfaitement une de ses innovations, comme l’a expliqué Lola Conte dans un passionnant entretien pour Usbek & Rica.

Depuis 2010, l’architecte et son agence utilisent leur pratique pour apporter des preuves d’un nouveau genre dans les tribunaux. Forensic Architecture utilise différents outils et méthodes pour cartographier et reconstituer en 3D des éléments architecturaux dans lesquels des crimes, et notamment des violations des Droits de l’Homme ont pu avoir lieu.

Pour cela, ils s’appuient sur la masse de données publiques, couplées aux informations qu’ils tirent d’entretiens avec les victimes. Tout ce que celles-ci ont pu entendre, voir ou même sentir est alors utilisé pour établir des modèles 3D des lieux, et ainsi aider des enquêtes très complexes à aller au bout.

Trois principaux outils sont alors utilisés. Tout d’abord et bien évidemment, la modélisation numérique qui permet de reconstituer les bâtiments à partir de ces témoignages. Ensuite, la télédétection qui permet d’analyser l’évènement à partir d’images satellites, ou encore maritimes et terrestres. Enfin, la photogrammétrie pour déduire les volumes et les dimensions de différents objets à partir de photographies.

Avec la généralisation des smartphones de plus en plus performants et des réseaux sociaux, ces pratiques hier réservées à quelques spécialistes et militants sont en passe de se généraliser, donnant à tout un chacun les armes pour se défendre contre les plus grandes injustices. L’architecture est définitivement une pratique d’avenir.

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