Dans l’hypothèse où l’objectif des Accords de Paris serait tenu, c’est-à-dire une augmentation limitée de 1.5 degré celsius des températures moyennes mondiales, le niveau des mers augmenterait de 77 centimètres d’ici 2100 selon les calculs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) . Selon les dernières projections, cette hypothèse ne sera pas tenue en l’état actuel. La trajectoire qui se dessine est plus pessimiste : d’après le GIEC, cette hausse de 1.5 degré serait atteinte entre 2030 et 2050. 

Avec la montée des eaux, ce sont des millions d’habitants des côtes et des archipels menacés qui sont potentiellement condamnés à l’exil. L’urgence est donc celle de proposer des villes et des habitats capables d’accueillir ces réfugiés climatiques qui risquent de se multiplier dans les prochaines décennies.

De ce constat est né le projet Oceanix, une ville flottante qui se veut adaptée aux enjeux environnementaux, et à même d’accueillir les réfugiés climatiques. Elle a été conçue par le groupe BIG (Bjarke Ingels Group), qui a déjà travaillé sur des logements flottants à Copenhague. 

L’ambition est de proposer un modèle de ville résiliente, en créant un écosystème autonome. La ville articulera 6 plateformes modulables pouvant accueillir chacune 300 habitants. Selon ses concepteurs, le projet présente l’avantage de pouvoir être placé partout. En effet, il serait en mesure de résister aux catastrophes naturelles,  et pour un coût assez faible s’il est produit industriellement en série. 

Très ambitieux, le projet a retenu l’attention de l’Organisation des Nations unies (ONU) lors d’une table ronde le 3 avril 2019 à New York. Il a également reçu le soutien du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Les projets flottants sont nombreux, et il est certain qu’Oceanix n’a pas vocation à régler seul tous les problèmes. La question reste de savoir s’il parviendra à être plus qu’un simple témoignage utopique, capable de faire ses preuves et de se généraliser.