Les risques de repli sur soi et d’isolement relationnel augmentent considérablement avec l’avancée en âge. Ce phénomène, influencé par des facteurs sociaux, économiques et culturels souvent imbriqués les uns dans les autres, a des conséquences importantes sur la santé physique et mentale des seniors. Notamment avec le risque de dépression, de perte d’autonomie et de mortalité prématurée. L’habitat partagé, également connu sous le nom de colocation pour seniors, séduit de plus en plus. Elle se présente comme une opportunité de se lancer dans une nouvelle aventure et de découvrir un nouveau mode d’habiter. L’idée ? Partager des repas, organiser des activités communes ou simplement profiter de la présence des autres. De plus, les colocataires peuvent s’entraider pour les tâches quotidiennes, comme la cuisine, le ménage ou les courses. 

Une solution qui se développe

De nombreuses associations et promoteurs immobiliers développent des projets d’habitations partagées dans différentes régions du pays. La demande est croissante, de la part des seniors eux-mêmes, mais aussi de leurs familles qui recherchent des solutions alternatives aux maisons de retraite. 

Vivre dans un environnement stimulant est essentiel pour le bien-être. Les habitations partagées sont souvent conçues pour favoriser les interactions sociales et les activités collectives. Elles peuvent proposer des espaces communs, comme un jardin, une bibliothèque, où on peut se retrouver et se divertir.

L’exemple d’habitat partagé à Hasparren

L’association Gurekin a porté un tel projet de maison partagé pour seniors en 2022 à Hasparren, au Pays Basque. Ici, c’est la mairie qui a fait appel à l’association. Les huit futurs résidents ont déjà commencé à se côtoyer et à décider de la décoration de leur prochain logis. 

La démarche de l’association est d’aller « à la rencontre d’habitants en zones rurales ou semi-rurales pour recueillir leurs besoins, envies et créer avec eux un projet social adapté au territoire » comme l’a expliqué à France 3 Régions la directrice Anabelle Pachon-Trouche

Le concept participatif fait partie de l’ADN de l’association qui, on le rappelle, porte le nom de Gurekin, « avec nous » en Basque. Une initiative salutaire au vu de la morphologie de la ville, comme l’explique la maire, Isabelle Pargade :

« On est une commune qui est très étendue avec des grandes maisons, de grandes fermes dans lesquelles vivent des seniors. Ils sont isolés, ne conduisent plus, leurs enfants vivent ailleurs ».

Dans le même temps, la commune voulait réhabiliter les logements vacants en centre-ville. C’est pourquoi elle a acquis ce terrain qui accueillera bientôt les logements T2 du projet Gurekin mais également des appartements à prix accessibles pour des personnes plus jeunes permettant une cohabitation intergénérationnel. « C’est une idée d’avenir et j’espère qu’on va pouvoir essaimer dans d’autres communes » conclut l’élue.

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