Si le cinéma s’inspire régulièrement des villes, ces dernières profitent également du septième art pour se développer et attirer des artistes — et des investisseurs. Comme le rapporte le journal Le Monde dans un article consacré au sujet, pas moins de trois films tournés à Marseille sont présents en sélection au festival de Cannes : Stillwater, BAC Nord, Bonne Mère. Un succès qui s’explique selon la productrice Sabrina Roubache par “le soleil, la diplomatie économique déployée en faveur de la filière cinéma et les facilités d’accueil.«
Photo Artur Aldyrkhanov/Unsplash
Cette montée en puissance de la cité phocéenne dans l’industrie remonte au succès de la série de Plus Belle la Vie, démarrée en 2004 et tournée au sein du pôle média du quartier de la Belle de Mai. En effet, ce feuilleton au plus de 4000 épisodes mobilise chaque jour un grand nombre de techniciens, qui sont donc déjà implantés à Marseille, prêts à travailler. D’autant que la ville bénéficie d’importants financements régionaux à hauteur de 7,2 millions d’euros, et cherche à développer de nouveaux espaces pour assurer la production de futurs projets.
En plus de ces avantages logistiques, c’est l’identité très forte de Marseille qui brille à l’écran et attire les spectateurs du monde entier. Marquée dans les imaginaires comme une ville chaotique où les gangsters font la loi, elle constitue le cadre parfait pour piquer la curiosité du public américain. Ce qui incite d’autant plus les cinéastes à y retourner, malgré les difficultés rencontrées dans certains quartiers.
Un boom qu’on peut mettre en parallèle avec l’attrait grandissant de la cité phocéenne pour des jeunes diplômés, souvent créatifs et précaires, qui viennent y chercher une plus grande liberté qu’à Paris. Marseille serait-elle en passe de devenir la nouvelle capitale culturelle de l’hexagone ?
Photo de couverture Ray Tiller/Unsplash