Alors que la nature avait temporairement repris ses droits durant les temps de confinement, la relance progressive de l’activité humaine (re)dégrade inévitablement la biodiversité de notre planète. Bien que la diminution de la pollution sonore et atmosphérique ait éveillé quelques consciences écologiques chez certains et certaines, la pandémie a naturellement augmenté la consommation de plastique avec l’usage unique de masques et de gants.
Chaque minute dans le monde, ce n’est pas moins de trois millions de masques qui sont utilisés, soit 129 milliards de masques par mois qui sont jetés et non recyclés. Rien d’étonnant que nous les retrouvions alors un peu partout dans notre environnement : sur les trottoirs, la pelouse des parcs, les sièges du métro, et même sur nos plages ou dans la mer.
Mais pour la première fois nous avons trouvé un masque chirurgical ingéré par une tortue verte. Avant la pandémie, jamais aucun masque n’avait été retrouvé parmi les débris plastiques ingurgités par les tortues. Si celles-ci sont censées se nourrir de méduses ou d’algues, nous savons aujourd’hui que les pailles, les mégots ou les sacs plastiques se retrouvent bien trop souvent au fond de leur estomac et causent parfois leur mort.
Ce sont des chercheurs japonais qui étudient les tortues capturées accidentellement depuis quinze ans qui ont fait cette découverte alarmante. Si le masque n’a cependant pas causé la mort de la tortue, puisqu’elle l’a excrété, ce n’est pas sans conséquence sur son métabolisme. Les masques chirurgicaux sont composés de polypropylène et d’absorbants-UV, une matière plastique et des molécules qui peuvent être toxiques et venir perturber la régulation hormonale. Rien de très rassurant quand nous savons qu’un masque peut relâcher plus de 173 000 microfibres par jour dans les océans.
Alors, face à la pollution de nos écosystèmes marins, les chercheurs appellent à une meilleure gestion et conception des équipements de protection individuelle. Quelques initiatives des communes ont émergé pour recycler les masques de leurs habitants, tandis qu’une dizaine de fabricants dans le monde travaillent actuellement sur la production de masques biodégradables. Des initiatives qui donnent espoir.
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