Avec le changement climatique, une question se pose : comment adapter nos villes et les rendre plus résilientes ? L’architecte Kongjian Yu a puisé dans le passé pour trouver des solutions concrètes.

Fondateur de l’école d’architecture de paysage de l’Université de Pékin et de l’Agence d’architecture Turenscape, il est célèbre pour son travail qui a permis de réintroduire dans les villes modernes d’anciens systèmes d’eau issus de la tradition agricole chinoise. Il a ainsi transformé certaines des villes les plus industrielles de Chine en des « villes éponges ».

L’objectif ? Permettre plus d’adaptation aux conditions météorologiques et climatiques, comme les sécheresses et les inondations : une problématique très prégnante en Asie avec le phénomène des moussons. Ces « villes éponges » utilisent des matériaux mous, plutôt que du béton ou de l’acier. Des terrasses qui adsorbent et capturent l’eau sont aussi créées, ce qui permet de stocker l’eau et d’en éviter l’évaporation lors des sécheresses. L’eau captée peut être utilisée pour l’irrigation ou l’arrosage des plantes. En Chine, les habitants ont l’habitude de récupérer l’eau de pluie sur leur toit pour l’usage domestique. Le lien avec l’eau y était très fort et il s’agit de le retrouver.

L’enjeu de ces villes éponges est aussi de lutter contre les inondations fréquentes en Chine : la ville devient inondable et survit à l’inondation. Le développement et la préservation des milieux humides est un enjeu essentiel pour nos villes de demain. Les « villes éponges » font partie des pistes à étudier pour des milieux urbains toujours plus résilients aux changements climatiques à venir.