Quelle est la stratégie de Dijon en matière d’attractivité touristique ?

« Après avoir atteint le statut de métropole suite aux nombreuses infrastructures créées par le maire François Rebsamen, nous venons de lancer en janvier 2018 une nouvelle marque territoriale qui s’appelle Just Dijon. L’ambition maintenant à travers cette marque est donc de représenter fièrement ce statut de métropole pour lequel nous nous sommes battus et pour lequel nous avons aujourd’hui de gros projets. Si Dijon n’est certes pas encore une très grande métropole, nous souhaitons en revanche qu’elle soit la plus performante possible, à commencer par son innovation et par la promotion de son identité.

Dijon a une double reconnaissance UNESCO : pour son secteur sauvegardé au titre des climats de Bourgogne et pour son Repas gastronomique des Français qui est reconnu au patrimoine culturel immatériel de l’humanité depuis 2010. Nous avons aussi une démarche très volontariste pour le cœur de ville dans le cadre de la Zone Touristique Internationale dans laquelle nous avons la possibilité d’ouvrir les commerces le dimanche et le soir. Hormis quelques stations balnéaires ou quelques zones de la région parisienne, Dijon est la seule ville en France à avoir ce privilège. Pour appuyer ce positionnement, nous avons encore de gros projets en cours, comme la Cité internationale de la gastronomie et du vin qui ouvrira ses portes en 2019, ou encore le Musée des beaux-arts rénové, de nouveau accessible en 2019. Nous attendons alors dans les années à venir beaucoup de touristes et notre positionnement sur le bon et le bien-vivre à Dijon justifie pleinement notre besoin de Zone Touristique Internationale. Alors les futurs visiteurs pourront venir acquérir dans notre ville un maximum de bien-vivre à la dijonnaise. »

Est-ce celle-ci, l’image qu’ont les non-dijonnais de la ville ? Celle du bon et du bien-vivre, celle de la gastronomie et du vin de qualité ?

« Je pense que oui. Mais Dijon ce n’est pas que ça. Nous avons des projets aussi très innovants comme celui que l’on a nommé « ON Dijon » et dont on commence déjà à entendre parler en France. Il s’agit d’un poste de pilotage unique pour gouverner la métropole, en gérant par exemple tout l’éclairage public, tous les feux de circulation, la gestion globale des déchets… C’est une démarche qui est vraiment tournée sur l’économie de données, d’une manière très innovante puisque ce concept n’existe pour le moment qu’à Chicago, mais seulement dans un quartier de la ville. En matière d’innovation, nous avons un également un autre projet qui s’inscrit dans le concours Territoire d’Innovation de Grande Ambition (TIGA) et qui tend à l’autosuffisance alimentaire dans les trente années à venir.

Dijon ne concerne donc pas uniquement la gastronomie et le vin. Pour autant, ces deux éléments restent à nos yeux extrêmement importants et nous avons d’ailleurs racheté dernièrement des terrains viticoles et nous continuons de planter de la vigne en ville. Nous souhaitons reconquérir notre patrimoine culturel et culinaire et avons également décidé d’accorder une place plus importante à la production de truffe. Vous voyez, il n’y a pas que la moutarde à Dijon !

Dijon a 100 hectares de secteur sauvegardé, c’était une ville d’art et d’histoire avant même d’avoir été reconnue par l’UNESCO. Notre objectif est donc d’exploiter au mieux ce patrimoine de grande qualité pour préparer l’avenir. On commence d’ailleurs à bien nous positionner sur ce territoire d’innovations, puisque deux écoles d’ingénieurs arrivent à Dijon, ainsi qu’une école d’architecture, de dentaire et même une école d’apiculture ! Aussi, nous attendons l’arrivée d’un grand nombre de start-up pour continuer à dynamiser le territoire.

Je ne suis pas certaine que les non-dijonnais connaissent vraiment la ville. Dijon est selon moi un véritable musée, non pas dans le sens péjoratif, mais dans le sens où on y trouve beaucoup de pépites remarquables. Mais parce que le territoire était encore en cours de construction jusqu’à présent, on ne se permettait pas de communiquer sur des aménagements qui n’étaient pas encore terminés. Les élus et le président François Rebsamen ont remodelé la ville, l’ont redynamisée et l’ont réaménagé. Maintenant que nous sommes une métropole, il est plus que temps de se révéler au monde national et international !

C’est donc pour cette raison que nous avons lancé cette marque territoriale, Just Dijon, qui illustre notre volonté de communiquer et de rayonner nationalement et à l’étranger. Avec Just Dijon, notre ambition est de nous faire entendre et de porter à la connaissance de tous les projets remarquables qui sont en cours à Dijon, peu importe leur domaine : high-tech, vigne, gastronomie…

Enfin, je crois que Dijon est une ville apaisée, à seulement 1h40 de Paris et dans laquelle il n’y a pas de bouchons. C’est une ville moderne, avec le patrimoine magnifique qu’on lui connaît et nous nous armons de mieux en mieux pour communiquer et pour montrer toute l’attractivité de notre territoire. »

De quelle manière cela se matérialise-t-il en matière d’urbanisme et d’aménagement urbain ?

« Le centre-ville de Dijon est très dynamique. Les commerces font preuve également d’une belle vitalité puisqu’il existe moins de 6 % de locaux vacants dans le centre. En matière de logements, le taux de vacances n’excède pas 7 %, ce qui est honorable sachant que la moyenne nationale est de 9 %. En effet, cela fait 15 ans que l’on mène une politique de rénovation du parc immobilier existant. À ce sujet, nous allons proposer aux propriétaires de la rue de la Liberté, qui est notre petit « Champs-Élysées » local, un ravalement majeur pour leurs logements ainsi que des aides personnalisées.

Nous pouvons également souligner notre souhait de ramener les habitants en centre-ville, qui se concrétise par la piétonisation du centre-ville couplée à sa desserte par les transports en commun. Il y a bien-sûr en parallèle l’objectif d’être le plus sobre possible en termes de consommation des espaces naturels et agricoles, parce que si nous voulons miser sur notre patrimoine culinaire et agricole, nous devons aussi être exemplaires sur ces questions environnementales. »

Peut-on dire que Dijon revêt tous les aspects de la ville de demain ?

« Je pense que la ville de demain devra être habilement densifiée, de manière à ce que le bon et le bien-vivre puissent être ressentis à leur juste mesure. La qualité de vie, les circuits courts et les connections performantes garantiront de la même manière la construction d’une ville plus durable. En ce sens, Dijon performe au mieux pour respecter ces objectifs et je crois qu’elle s’en tire bien pour le moment.

À ce sujet, Martin Bouygues a même affirmé lors de la signature de ON Dijon que nous étions était la première smart-city aboutie du monde, ce n’est pas rien ! La qualité de vie de tous les habitants de la métropole s’en verra largement améliorée par ce poste de commandement. Les divers services de la ville seront également plus qualitatifs, et de nombreux emplois pourront ainsi être générés. C’est donc aussi cela, la ville de demain : pouvoir agir de manière économique et positive sur l’environnement et sur le quotidien de tous les acteurs de la ville.

C’est vrai que l’on apporte également une vision très citoyenne à nos démarches, puisque les habitants eux-mêmes pourront utiliser les applications connectées de ON Dijon pour signaler tous les moindres éléments défaillants de la ville. Depuis plus de 15 ans, nos élus portent vraiment l’idée d’une ville pour tous, intergénérationnelle, durable. Et ce n’est pas près de s’arrêter ! »