La forêt de Monsanto, peu connue du grand public, est le poumon vert de Lisbonne. Ce patrimoine est visible depuis la Station spatiale internationale, ce qui lui a d’ailleurs valu un beau cliché de l’astronaute Thomas Pesquet, relayé sur son compte instagram.
Malgré son aspect indéniablement luxuriant, la forêt de Monsanto ne s’est pas développée sur un terrain favorable : l’ingénieur Fernando Louro Alves, ingénieur local, pour qui elle n’a pas de secret, explique ainsi “La serra de Monsanto, cette chaîne de montagnes dominant la ville, abritait au début du 20ème siècle des terres agricoles arides et épuisées par les activités de pâturage.” Son développement, elle le doit en 1934 à Duarte Pacheco, ingénieur et politique, qui a décidé d’impulser au sein de la ville dont il était alors le maire un reboisement intensif ainsi que des expropriations. Les mesures sont alors très impopulaires voire cruelles pour les lisboètes qui se voient dédommagés d’à peine 2 000€.
Cette forêt, de type méditerranéen, recèle aujourd’hui un grand nombre de surprises. Sa nature est en constante évolution, et ses espèces changent au cours des époques. D’abord, les pins parasol, pins d’Alep et cèdres de Buçaco font leur apparition, suivis des chênes lièges et chênes verts. Dans les années 70, les eucalyptus étaient très présents, suite à une greffe qui se solde finalement par un échec en raison de la nature océanique et calcaire du sol, qui ne leur correspond pas.
Ce patrimoine vert occupe une place particulière dans la ville, qui l’a classé en zone ultra protégée : tout le monde ne peut y entrer. En effet, la faune, certes variée, est menacée par la sixième extinction de masse, et la pollution sonore due à la proximité de la ville ainsi que son développement a perturbé certaines espèces, comme les oiseaux, qui y sont particulièrement sensibles.
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