À Paris, la fréquentation des parkings ne cesse de baisser depuis ces dernières années. Alors que la place de la voiture dans les métropoles est remise en question, les parkings trouvent de nouveaux usages : agriculture urbaine, zones de stockage, loisirs, tiers lieux ou même… logements ! Cette mutation permet de répondre aux problématiques dont les centres-villes font face aujourd’hui opposant le manque de ressource foncière et l’augmentation du besoin de logements.
En 2019, l’association APUR (Atelier parisien d’urbanisme), qui est un lieu d’étude partagé, a recensé dans son étude intitulé « évolutions du stationnement et nouveaux usages de l’espace public », toutes les places de stationnement vides de la capitale. Il y aurait ainsi en théorie près de 96 hectares de parkings et 150 000 places de stationnement qui pourraient être converties pour d’autres usages. L’abandon de la voiture est un mouvement qui tend à se développer dans les prochaines années. Actuellement, 36% des foyers parisiens disposent d’un véhicule (46% il y a 30 ans). Entre 2000 et 2015, le nombre de véhicules a baissé de 17%.
Ainsi, au fur et à mesure que la voiture disparait des métropoles, la diminution de l’occupation des places de stationnement ouvre la voie à leur conversion pour proposer de nouveaux usages. C’est le cas du parking aérien construit dans les années 1920, situé rue du Faubourg Poissonnière, dans le 9e arrondissement de Paris. Ce bâtiment haussmannien de cinq étages datant de 1926, aujourd’hui inutilisé, n’est plus envahit par les véhicules. Celui-ci a été transformé par l’architecte Laurent Niget qui a créé 34 logements sociaux et privés allant du T1 au T4 ! Depuis 2010, ce sont treize opérations de ce type qui ont été réalisées et se développent également aujourd’hui pour les bâtiments du tertiaire.
Pour demain, la reconversion du bâti inutilisé et l’anticipation du changement d’usage des parkings et bureaux sont donc la clé pour sauvegarder le foncier et répondre au besoin de logements.
Crédits photo de couverture ©Ruffa Jane Reyes via Unspash