D’ici 2028, c’est donc un nouveau projet d’urbanisme agricole qui façonnera la ville d’Ivry-Sur-Seine. Le futur quartier mixte s’inscrit dans un contexte de renouvellement urbain et concentrera environ 93 000 m² de logements, 60 000 m² de bureaux, 2 000 m² de commerces, ainsi que divers équipements et espaces publics. Le projet comporte plusieurs phases dont la déconstruction de l’immeuble Gagarine, la réhabilitation des immeubles Truillot et de la copropriété Raspail et la réalisation de la ZAC, de ses équipements publics et des surfaces dédiées au secteur tertiaire et aux activités. Porté par l’Établissement public d’aménagement Orly Rungis – Seine Amont, la ville d’Ivry-Sur-Seine et l’Office Public de l’Habitat d’Ivry, l’Agrocité devrait à terme structurer la configuration et le paysage ivryens.
Valoriser le passé pour construire le futur
Avant de devenir l’Agrocité Gagarine Truillot, l’ancienne cité ouvrière est avant tout un lieu chargé d’histoire. Symbole du passé ouvrier d’Ivry-Sur-Seine et emblématique cité de la banlieue Sud de Paris, la résidence aux briques rouges fut construite par les frères Henri et Robert Chevallier et inaugurée par le cosmonaute russe Youri Gagarine, premier homme à voyager dans l’espace, en juin 1963. Avec son gabarit proche de celui de la cité Maurice Thorez et ses 380 logements sur 13 étages, la cité Gagarine a longtemps représenté un emblème de la banlieue rouge et la vitrine internationale du Parti Communiste Français, selon le chercheur Emmanuel Bellanger. Elle a également été le modèle de l’urbanisme social porté par le maire Georges Marrane et le député Maurice Thorez.
Cité Maurice Thorez, Ivry-Sur-Seine via Wikipédia
La cité Gagarine incarnait pour l’époque la modernité, pour une classe populaire qui n’avait pas encore eu l’opportunité d’habiter dans des logements disposant de généreuses surfaces et d’un tel confort. Malgré cela, peu après son inauguration, dans les années 1970, le quartier fait face à de récurrents problèmes de délinquance. Après une profonde perte d’attractivité et un turn-over des habitants de plus en plus fréquent, le quartier s’est progressivement vidé à partir de 2014, pour être complètement inhabité aujourd’hui. Les anciens habitants ont bénéficié d’un processus d’accompagnement et de relogement lancé par l’OPH et la ville visant à faciliter la mutation du quartier.
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