Quand on tape DVTup sur Google Images, on découvre à la cinquième image référencée, un dessin dont la forme s’apparente à celle d’un cœur, avec à l’intérieur un assemblage de plein de petits éléments, dont la réunion ressemble vaguement à celle d’un utérus. Quelle drôle d’idée visuelle pour cette toute jeune entreprise dont le nom a les sonorités de celui d’une start-up.
 
Et pourtant après avoir rencontré la jeune architecte urbaniste Julie Heyde, qui n’est autre que sa fondatrice, on comprend bien le sens de ce logo car, à lui seul, il illustre comment DVTup relie bout à bout tous ces petits détails qui peuvent construire des histoires d’amour…
 
 

 
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Julie Heyde, fondatrice de DVTup. Crédit photo : Créarif
Car, dans toute relation sentimentale, il y a des moments fondateurs qui petit à petit peuvent ou non forger le couple, lui font subir des épreuves qui le rendent plus fort, plus uni, afin de pouvoir peut-être un jour s’unir plus officiellement et pourquoi pas même également parvenir à réaliser ce qu’il y a de plus beau sur terre, à savoir donner naissance à un nouvel être.
 
Eh bien, DVTup c’est un peu ce Cupidon qu’il manque parfois à tous ces acteurs de l’urbain qui pourront, une fois réunis, donner naissance à des projets sur des espaces délaissés, que ce soit dans les quartiers classés « politique de la ville » ou même au-delà.
 
 

 
 

DVTup, les lieux délaissés comme point de départ

 
« Si comme nous, vous voulez que le paysage urbain puisse se transformer par l’action des usagers et que le lien social puisse ainsi s’exprimer plus facilement dans des espaces coconçus… Alors, nous pouvons vous assurer qu’avec nous, vous agirez localement tout en ayant un rayonnement positif à grande échelle. »
 
Cette phrase tirée du site internet de DVTup illustre assez bien la philosophie et les objectifs de la jeune entreprise. Ce collectif dont l’activité se définit comme une assistance à maîtrise d’usage et une ingénierie de projet collaboratif a créé un nouveau métier à part entière.
 
Alors qu’elle se démocratise de plus en plus, la concertation et la perspective d’associer des habitants s’exerce quasiment tout le temps par des concepteurs de l’urbain eux-mêmes, autrement dit ceux qui conçoivent et qui produisent quelque chose de leurs mains. Une autre possibilité, c’est aussi une collectivité qui missionne une agence spécialisée dans la concertation ou dans la communication dans le but de répondre à la législation en vigueur aujourd’hui. Autrement dit, l’agence ayant été choisie par le biais d’un appel d’offre lancé par la collectivité en question, organise les réunions publiques et autres éléments imposés par la loi en vigueur pour les projets d’aménagement urbain. Certaines collectivités dépassent parfois le seuil législatif imposé dans le processus participatif, mais, quel que soit le niveau de déploiement de cette politique, les collectivités choisissent toujours soit des concepteurs spécialistes des démarches participatives, soit des spécialistes de la concertation pour mettre en œuvre tel ou tel dispositif participatif.
 
DVTup n’a pas conçu son activité autour de la conception urbaine. La jeune équipe composée d’architectes urbanistes, de marketeurs, et de spécialistes des territoires, n’a pas non plus fait de son intérêt pour la participation du grand public, un atout. Et quant à leur objectif, il n’a pas été de se spécialiser dans tel ou tel dispositif participatif, ni même dans la participation elle-même. Car comme l’explique sa fondatrice Julie Heyde, tous viennent de milieux différents et surtout, au départ « il y a d’abord un lieu ». Ce lieu, ou plutôt ces lieux, ce sont ces espaces délaissés que l’on trouve en bordure d’immeubles dans les quartiers périphériques ou même au cœur de la ville, là où le droit à la ville existe encore pour ses habitants.
 
C’est à partir de ce constat selon lequel il existe d’innombrables espaces morts dans la ville, des espaces délaissés qui ne peuvent être considérés comme des espaces publics et encore moins des espaces de bien-être, que l’idée de DVTup a germé au fil du temps et des rencontres : « C’est dans les banlieues que l’on trouve le plus ce type d’espaces. Ils se situent souvent en pied de tours, ou en bordure de barres. Ils sont sans usages, mis à part du parking et de la circulation, mais l’espace public ce n’est pas que ça ».
 
 
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