Entre le renouvellement de la tendance des arts décoratifs et la nécessité d’intégrer des formes de durabilité et de sobriété au sein des projets urbains, la décoration sera-t-elle demain une solution efficace pour lutter contre les conséquences du dérèglement climatique ?

L’urgence climatique et plus récemment la crise sanitaire, impactent la manière dont nous concevons, construisons et investissons nos villes. La configuration d’un territoire, le choix des matériaux de construction, de la densité d’un programme immobilier, de la présence ou de l’absence d’une certaine biodiversité peuvent tout autant assurer le confort thermique d’un quartier qu’accentuer des phénomènes tels que les îlots de chaleur urbains. Un sujet sur lequel de nombreuses et nombreux spécialistes d’architecture, d’histoire, de paléontologie, de philosophie, d’ingénierie ou encore de physique se sont d’ores et déjà penchés, et que l’équipe du Pavillon de l’Arsenal et Philippe RAHM ont investi pour l’exposition “L’histoire naturelle de l’architecture”. Pendant presque une année, l’exposition, s’appuyant sur une grande fresque urbaine, proposait un triple parcours chronologique retraçant “les causes naturelles, physiques, biologiques ou climatiques qui ont influencé le déroulé de l’histoire architecturale”.

Alexandre LABASSE, directeur général du Pavillon de l’Arsenal, introduit cette exposition en écrivant : “l’auteur rappelle que notre nature homéotherme préside à la conception de tout édifice, que la ville naît pour protéger les denrées qui nous permettent de subsister, que l’histoire des gabarits dépend de la puissance humaine disponible, que les parcs se sont inventés pour des enjeux sanitaires, que les prémices de l’urbanisation du littoral résultent de la lutte contre le rachitisme et le crétinisme, que le cinéma doit son succès à l’invention de la climatisation… L’historiographie convoque tant les icônes et les maîtres de la discipline que des architectures du quotidien ou des stratégies vernaculaires souvent oubliées”.

Guilhem Vellut via wikipédia

©Guilhem Vellut/Wikipédia

Climat et architecture entretiennent donc l’un avec l’autre une histoire de longue durée. L’avènement des écoquartiers et des réglementations publiques visant la durabilité et la sobriété des nouvelles opérations immobilières mettent aujourd’hui sur le devant de la scène de nouvelles techniques de construction éco-responsables. Les professionnels de la fabrique urbaine ont en effet de plus en plus recours à l’utilisation de matériaux biosourcés, à des logiques de circularité, des revêtements extérieurs blancs ou encore des réseaux de chaleur urbains afin de minimiser le bilan environnemental et énergétique de leurs projets. L’installation de systèmes de ventilation performants ou l’accès à la lumière naturelle contribuent également au confort thermique de nos pièces à vivre. Plus surprenants, car davantage associés à des formes d’esthétisme, les arts décoratifs peuvent pourtant eux aussi devenir de véritables régulateurs climatiques, et ce depuis un certain temps…

La décoration d’intérieur : le radiateur d’antan !

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