Quand un centre-ville recense plus de 5% des cellules commerciales vides, cela signifie que l’état des lieux ne rend plus compte d’un phénomène conjoncturel, mais de l’entrée dans une dynamique structurelle plus profonde. A l’échelle nationale, ce taux avait déjà atteint les 6,1% en 2001. En 2015, on passe à 10,4%. Dans les villes de 10.000 à 100.000 habitants, un commerce sur dix est durablement vacant. Sur le territoire national, au moins quatre villes dépassent les 20% de vacance commerciale. Dès lors, ce taux de vacance est devenu l’indicateur collectif du degré de mortalité des villes moyennes.

Dans ce lien de cause à effet, les centres commerciaux installés en périphérie sont brandis en grands coupables. Essentiellement implantée au cours des années 70, cette nouvelle forme de commerces répond aux aspirations sociales du moment. Au cœur de la société de consommation de masse, les zones commerciales proposent une orgie matérielle faite de produits inédits et à bas prix. Aussi, nous entrons dans une ère où massivement les deux personnes du ménage travaillent. On s’organise autrement et l’on a besoin de gagner du temps. Les zones commerciales permettent cela en regroupant tout au même endroit et même les voitures.

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