Le Concours permet aux équipes candidates d’apporter leurs réflexions, à travers des projets innovants, sur la « transformation durable de la ville ». L’idée à travers les différentes propositions est avant tout de viser une neutralité carbone à une échelle plus vaste que celle d’un unique bâtiment, plus proche de l’échelle du quartier ou de la ville, celle qui deviendrait « zéro carbone ». Cela signifie que les émissions de gaz à effet de serre liés à la construction et à l’exploitation des projets doivent être réduites au maximum pour finalement s’approcher au plus près du zéro.

La ville zéro carbone comme enjeu environnemental et social à l’échelle planétaire

Si cet événement continue aujourd’hui d’avoir un franc succès, c’est en particulier par les réponses qu’il apporte pour répondre à des enjeux planétaires tout à fait actuels. L’augmentation des températures moyennes de nos villes, notamment par le phénomène d’îlot de chaleur urbain, ainsi que le rejet massif de gaz nocif comme le dioxyde de carbone contribuent à un déséquilibre environnemental qui s’étend sur l‘ensemble du globe. S’ajoute à cela l’utilisation des énergies fossiles, qui ne sont ni immuables ni sans impact sur l’environnement. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire aujourd’hui d’aborder les questions urbaines dans l’optique de dégager le moins de carbone possible, éventuellement de tendre vers une consommation nulle, en favorisant notamment l’usage des énergies renouvelables.

Mais comme l’a démontré l’ensemble des équipes du concours, la construction d’une ville neutre en carbone ne peut pas s’élaborer parcelle par parcelle, ni même projet par projet. C’est en effet par une intégration plus globale, et une échelle d’intervention plus vaste, que la cohérence d’un projet durable pourra être efficace. La construction de la ville durable doit permettre d’intégrer l’ensemble de nos pratiques quotidiennes, qu’il s’agisse de l’agriculture, des loisirs, de l’utilisation des ressources naturelles…

Pour les participants au concours,, il est primordial que les ressources naturelles puissent être exploitées de façon à permettre à la ville d’entrer dans un cercle vertueux de résilience, en y intégrant l’ensemble des acteurs : « À l’instar des démarches type « villes en transition », il faut redonner la possibilité à la société de s’emparer des villes et d’établir des processus d’auto-gouvernance et aux individus de développer leur subjectivité, y compris dans les métropoles complexes ou les tissus pavillonnaires ».

Comment est-il possible d’atteindre une ville zéro carbone ?

Pour atteindre une ville économe en émissions de carbone, il semble donc primordial que tous ses acteurs soient impliqués dans cette démarche. Il doit s’agir d’une action commune dans laquelle l’implication de tous est un passage obligé. Dans la ville de Sonderborg au Danemark, c’est ce qui est en train de se produire : les enfants, les particuliers, les entreprises, tous mettent la main à la pâte pour construire ensemble une ville durable et qui diminue chaque année ses émissions de carbone, pour la seule année 2015, 30 % d’économies ont été effectuées ! L’objectif est d’atteindre une ville 100 % « propre » en 2029.

La population locale et les entreprises, les autorités politiques et publiques doivent également favoriser et accompagner la transformation des usages de tous. En effet, la ville zéro carbone passe surtout par une modification des habitudes de tous, depuis la méthode de consommation énergétique, jusqu’aux moyens de se déplacer… On peut ainsi se rendre compte des difficultés auxquelles il faut faire face : outre les démarches politiques qui doivent être ambitieuses et coordonnées entre les autorités, ce qui représente déjà une étape importante vers la ville durable, il faut convaincre tous les habitants d’agir dans la même direction en modifiant leurs habitudes, leurs usages, leurs modes de consommation…

L’importance des concours engagés pour l’environnement

Véritable catalyseur d’idées en matière d’urbanisme et d’architecture durables, chaque édition du concours Bas Carbone d’EDF se déroule sur un terrain de jeu bien spécifique. Cette année, le secteur retenu se trouvait à proximité immédiate de Bordeaux, entre ville et campagne. Le quartier concerné, celui de la Jallère, est une interface humide entre les deux milieux, et les projets présentés devaient donc proposer des aménagements pérennes qui feraient office d’ici 2050 de liaison transitoire entre l’urbain et le rural, dans un contexte environnemental particulier. Il s’agit aussi d’un espace vulnérable aux humeurs climatiques, et est soumis à des risques tantôt d’inondation tantôt d’incendie, il fallait alors prendre en compte ce paramètre et adapter le projet aux aléas naturel.

Preuve en est avec ce projet, et malgré les démarches de réduction de l’étalement urbain, il semble pourtant inévitable de mordre toujours davantage sur des terrains qui n’étaient jusqu’alors pas construits, voire agricoles, à la périphérie des villes. C’est la raison pour laquelle ce concours, et notamment cette édition dans un contexte entre urbain et rural, doit permettre d’apporter des solutions innovantes dans nos modes de consommation.

Nous comprenons que la notion de « ville zéro carbone » est intimement liée à l’idée de ville en transition. Nous comprenons également que cette transition énergétique passe par la prise en compte d’une échelle mieux adaptée et à une coopération de tous les acteurs pour tendre vers un territoire durable. Par conséquent, nous comprenons enfin que c’est par des concours engagés pour l’environnement que la transition enveloppera nos villes. En ce qui concerne la huitième édition du Concours Bas-Carbone d’EDF, elle a pris fin le 22 Septembre 2017 avec la fin de l’exposition « Bordeaux Respire », à la base sous-marine de la ville lors de la remise des prix aux lauréats. Il ne reste maintenant plus qu’à annoncer le territoire lauréat qui accueillera la neuvième édition…