Alors que le dérèglement climatique cause toujours plus d’inégalités sociales dans le monde entier, les crises économiques, sanitaires, migratoires se multiplient et impactent elles aussi profondément nos sociétés. Au cœur de ces phénomènes, l’architecture incarne, de fait, une fonction fondamentale : celle du premier logis de l’humanité. Et l’évolution de la fabrique urbaine permet aujourd’hui d’expérimenter des outils, des modèles ou même des réglementations qui répondent, en partie, à ces nouveaux défis.
Décryptage de ces solutions éco-responsables que constituent les constructions en structures légères, tantôt éphémères, tantôt pérennes, conjointement liées à des enjeux d’urgence climatique et sociale. Un vaste et riche sujet dont certains projets phares ont récemment été présentés lors de la dernière exposition du Pavillon de l’Arsenal “L’empreinte d’un habitat : construire léger et décarboné”.
La structure légère est un processus architectural qui combine divers caractéristiques et avantages, dont, naturellement, le faible restreint de la construction, mais aussi l’utilisation de matériaux comme le bois ou le métal, plutôt que la brique ou le ciment. L’objectif étant d’optimiser au mieux le coût, le temps et la qualité de la construction. Dans le guide des “Constructions mixtes – constructions souples”, René Motro, professeur et directeur du Laboratoire de Mécanique et Génie Civil de l’université Montpellier II, affirme que “les structures légères, caractérisées par leur faible poids propre mais aussi par leur composition structurale et de multiples aspects innovants dans leur conception et leur réalisation, ont connu un développement sans précédent depuis une cinquantaine d’années. Elles offrent des solutions architecturales répondant à la nécessité de construire des espaces de grandes dimensions avec un nombre réduit de points porteurs.”
Par l’optimisation des matériaux et des ressources, par la sobriété énergétique ou encore par l’économie faite en production de déchets qu’elles induisent, elles participent donc activement à réduire l’empreinte carbone des nouvelles constructions. Elles apparaissent, de fait, comme une solution durable pour lutter contre la crise climatique, à l’échelle de la fabrique urbaine. Elles représentent également une solution abordable face aux enjeux qu’entraîne la croissance démographique de nombreux pays et la nécessité de construire davantage de logements. Elles peuvent enfin faire preuve d’une grande efficacité dans une situation d’urgence sociale, étant adaptées à des contextes géographiques variés, économes, flexibles et rapides à mettre en œuvre. Ces trois différentes crise, croissance et urgence étant souvent naturellement liées.
Comment les structures légères, et les personnes qui les conçoivent et réalisent, participent-elles à répondre aux défis majeurs de nos sociétés ? Quels projets et expérimentations ont d’ores et déjà été initiés ? Et finalement, quelle est ou quelles sont les temporalités à intégrer à ce type de construction ? Une solution d’urgence doit-elle forcément être temporaire ou peut-elle être pensée dans sa pérennité ?
Maison Ferembal, construction démontable conçue par l’architecte et designer Jean Prouvé © Flickr
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