Rencontre avec Florence Lenertz, animatrice du projet au sein du CREFAD Loire, pour parler revitalisation d’un quartier !

Comment s’est fédéré le projet Ici-Bientôt, et pourquoi avoir choisi de s’implanter Rue de la Ville, à la jonction entre le centre historique de Saint-Étienne et le quartier Beaubrun ?

« L’histoire d’Ici-Bientôt commence fin 2016/début 2017 avec l’installation du CREFAD Loire dans la rue de la Ville, accompagné des associations Carton Plein et Typotopy. L’implantation n’est effectivement pas le fruit au hasard et fait suite au travail de Carton Plein, sur la vacance commerciale au sein du quartier Jacquard de Saint-Étienne dans le cadre d’un projet éphémère. L’objectif du projet Ici-Bientôt était alors de poursuivre une mission similaire sur le temps long en nous installant nous-même dans un rez-de-chaussée commercial.

Dans un premier temps, nous avons conduit une démarche de recherche-action sur les rez-de-chaussée de la rue de la Ville, alors que plus de la moitié d’entre eux étaient vacants. Il a d’abord fallu mener une enquête approfondie pour retrouver les propriétaires : c’est-à-dire toquer aux portes comme consulter les archives afin d’identifier les derniers propriétaires. Mais on a également inscrit ce travail dans une étude plus large qui visait à retracer l’histoire de la rue, autrefois très commerçante et même riche par la présence de magasins de vêtements haut de gamme jusque dans les années 2000.

Porteur de parole © CREFAD Loire 2017 - «Ici-Bientôt» anime l’étage de la rue !

Porteur de parole © CREFAD Loire 2017

Il faut savoir que depuis les années 1970, Saint-Étienne a perdu 50 000 habitants pour en accueillir 170 000 aujourd’hui, et que cette chute démographique s’est accompagnée de la fermeture d’un grand nombre de commerces dans le centre-ville. Aujourd’hui, les pas de porte sont toujours vides avec des propriétaires qui se sont démobilisés pour des raisons très diverses d’une vitrine à l’autre. Certains possèdent l’entièreté d’un immeuble et récupèrent donc assez de loyers pour ne pas être incités à remettre le rez-de-chaussée en état, d’autres ne sont pas conscients des réalités du marché et appliquent des loyers bien trop élevés, et les derniers ne se savent même pas propriétaires au fur et à mesure des successions. »

Une fois ce premier travail réalisé, quelles formes d’accompagnements proposez-vous pour activer ces rez-de-chaussée ?

« Les types d’accompagnements sont très variables, et s’adaptent aux besoins et aux particularités de chaque projet, de chaque situation. Ça peut aller de simplement mettre en lien un propriétaire et une personne qui a un projet d’installation jusqu’à des accompagnements bien plus complets qui vont d’une ébauche d’idée à la création d’une structure et son installation. On peut également mentionner le cas de la Bricoleuse, atelier de bricolage, qui a été portée par des membres du CREFAD Loire aux côtés de la Poc Foundation et  de Alolise avant de se structurer en association indépendante dans son propre local.

On propose également des réactivations sur un temps court, pour montrer aux porteuses et porteurs de projet qu’il est possible de concrétiser leurs idées, grâce à des baux dérogatoires par exemple. Ça permet de tester et de ne pas s’engager sur un bail commercial 3-6-9 plus traditionnel, ce qui est rendu possible par la municipalité. On peut alors se rendre compte si le projet fonctionne ou non, ou si les locaux sont en fait sous-dimensionnés pour l’activité prévue.

Nous mettons enfin à disposition des associations une partie de notre local, qui est devenu le centre du projet Ici-Bientôt, avec un espace de réunion et de travail pour des associations de passage et des porteurs de projets au rez-de-chaussée. »

Après cinq ans d’actions, la rue semble avoir bien changé. Quelle est l’étape suivante pour le projet Ici-Bientôt ?

Pour lire la suite de l’entretien c’est par ICI !