L’utilisation de l’art optique et cinétique peut-elle participer à mettre l’architecture et l’espace public en mouvement ? Quelle ville vient-elle dessiner ? Focus sur plusieurs œuvres qui façonnent aujourd’hui des paysages urbains singuliers.
En plus de traverser et renouveler le paysage artistique du siècle dernier, l’art cinétique et optique s’est également mêlé à l’architecture et invité en ville. Fondé sur l’art du mouvement, ce courant émerge dès les années 1910 avec la célèbre Roue de bicyclette, signée Marcel Duchamp. Œuvre pionnière qui marque les prémices de l’art cinétique, cette sculpture, dépassant l’immobilité qui caractérise habituellement les créations artistiques, et contenant une partie animée, participe à ouvrir une nouvelle perspective qui aura une influence importante sur l’art moderne et contemporain.
Très concrètement, l’art cinétique se traduit par la création d’œuvres comprenant une ou plusieurs parties mobiles, lesquelles peuvent être animées manuellement, par des moteurs, par l’air ou encore par l’eau. Ces dernières peuvent être directement en mouvement ou bien impliquer le déplacement, et donc le mouvement optique, du spectateur. Il s’agit d’une expérience sensorielle, transformant nos perceptions visuelles, utilisant majoritairement des matériaux industriels. L’art optique, communément appelé l’Op’art, quant à lui “s’amuse à créer des effets d’illusion et des jeux d’optique en utilisant l’œil de l’observateur”. Le mouvement est ainsi induit et se base sur les réactions de la rétine, face à des effervescences de couleurs, des contrastes entre le noir et le blanc, des formes géométriques et des lignes convexes puis concaves.
Victor Vasarely, Bridget Riley, Jesus Rafael Soto, Yaacov Agam et tant d’autres ont expérimenté cet art, en ayant notamment largement été inspirés par les enseignements et la vision du Bauhaus, et de son annexe hongroise le Muhely. Des artistes qui se sont grandement intéressés aux liens et aux rapports que leurs ouvrages pouvaient avoir avec les rues, les bâtiments et les espaces publics. Carlos Cruz-Diez n’était, en effet, pas le seul à affirmer que “la rue et l’architecture me sont apparues comme la meilleure manière de communiquer l’art et de l’intégrer à la société”.
La fontaine d’Agam, Paris La Défense, Yaacov Agam © Wikipédia
Quand l’art sort des galeries et s’invite en ville…
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