L’engagement, une affaire de famille
Mahn Kloix est né à Paris mais vit aujourd’hui à Marseille. Entre un grand-père communiste et des parents syndiqués et volontaires, Mahn Kloix a grandi au sein d’une famille de militants, portés par les grands combats de la gauche sociale. Autant dire que l’engagement il est « tombé dedans quand il était petit ». Mais il a choisi une autre « voix » que les partis pour s’exprimer : la création artistique.
Au travers de ses études de graphiste (il entre à l’école des Gobelins en 2003), il découvre le courant artistique Bauhaus, l’école suisse et les grands affichistes allemands et russes et trouve l’inspiration chez des artistes tels que Steinlen, Cassandre, Loupot, Savignac. L’affiche est le mode d’expression le plus utilisé par les graphistes et il s’y essaie donc pendant quelques temps. Mais très vite il se sent limité dans ce qu’il a envie d’exprimer car « à quelques exceptions près même les travaux les plus libres finissent toujours sous le dictat du merchandising ». Il découvre alors le street art, les collages et les pochoirs. Il trouve dans là une véritable liberté d’expression tant dans la forme que dans le message.
« J’ai choisi la rue car je trouve que l’accès gratuit pour tous est génial et que c’est un beau pied de nez aux institutions artistiques en place. J’ai une grande admiration pour tous ceux qui ont ouvert la voie de l’art urbain sous ses différentes formes. »
Mahn Kloix a toujours voulu laisser son empreinte, exprimer et partage ce qu’il ressent. Aujourd’hui avec le street art, il peut peindre ce qu’il veut, sans réelles contraintes.Travailler dans la rue lui permet de faire passer des messages différents de ceux que nous imposent les publicités qui envahissent les villes.
Avec Mahn Kloix, Small is Big
Tous les mouvements apparus ces dernières années l’ont beaucoup touché et lui ont donné envie de participer, à sa façon, en mettant en lumières tous ces gens qui aspirent à faire évoluer la société.
« Quel que soit le milieu d’où l’on vient, quelque soit l’environnement dans lequel on a grandi, nous possédons tous un pouvoir d’action. Chaque action engendre une réaction et toutes les petites actions, individuelles ou groupées, peuvent en engendrer d’importantes qui permettront à nos sociétés d’évoluer. Avec « Small is Big », je prône le concept que n’importe qui peut faire de grandes choses. »
En 2014, suite aux protestations du printemps arabe en Turquie, en Tunisie, mais aussi en soutien aux membres d’Occupy Wall Street et Occupy Oakland, et des indignés d’ailleurs, il lance son projet « Small is Big ».
L’idée ? Coller dans les rues les portraits de toutes ces personnes engagées, accompagnés de leurs prénoms et d’une description de leurs actions. Ainsi, il a réalisé des portraits de membres d’Occupy Wall Street à New York et à Oakland, d’indignés à Athènes et Madrid, ou encore d’acteurs du Printemps arabe à Tunis et aussi d’une femme appelée Mummy Brigitte qui porte assistance aux migrants à Calais, du célèbre lanceur d’alerte Julian Assange de Wikileaks ou encore des FEMEN.
Mahn Kloix en images
La rue est l’endroit auquel est destiné son travail mais, avant d’aller coller ses portraits, il y a une longue préparation en atelier. Il travaille essentiellement avec des pochoirs qu’il réalise à partir de dessins à l’encre. Il lui arrive également d’utiliser des bombes ou des marqueurs pour réaliser des grands formats.
« Je travaille mes portraits d’un seul trait. C’est comme un lien qui nous unit ou un brouillon qui sort du vide… »
Je suis vraiment très heureuse d’avoir découvert Mahn Kloix parce que l’engagement et la conviction que l’on peut changer les choses, je suis un peu « tombée dedans » aussi quand j’étais enfant. Alors j’espère qu’avec ce portrait, je vous ai communiqué mon plaisir et donné envie d’en savoir plus sur cet artiste.
Et si vous avez envie de découvrir les expos ou événements auxquels participent les artistes dont je « tire » le portrait, n’hésitez pas à visiter Les billets de Miss Acacia