Les rues sont de plus en plus envahies par des véhicules de free-floating, à tout moment il est possible de récupérer un colis dans un des casiers Amazon à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Mais derrière cette liberté, quel impact cela peut engendrer sur le lien social en ville ? Qui a réellement accès à ces nouveaux types de service ? En quoi cela peut-il nuire à la vie urbaine ?

Avec l’accélération de nos rythmes et modes de vie en ville, le temps dédié aux activités annexes (courses, déplacements, etc…) se fait de plus en plus petit. Finies les files d’attente interminables à la caisse d’un magasin, le libre-service cherche chaque année à améliorer l’optimisation des vies urbaines et propose aux citadins un nouveau monde de liberté : celui de se déplacer à sa guise, de consommer sans limite de temps, d’avoir accès à de nouveaux outils. Le libre-service tente d’améliorer nos conditions de vie, mais a pour effets secondaires de diminuer nos interactions humaines, d’exclure une partie des usagers, et de mettre en danger certains services de ville.

Quand les interactions humaines disparaissent …

Bien que le phénomène soit plus marqué dans les petites communes rurales ou périurbaines, la grosse ville est également victime de la fermeture progressive de plus en plus de guichets dans de nombreuses institutions, et commerces, pour laisser place à des machines, et des services en ligne. Changement de pratiques de la part des usagers ou économies réalisées pour les entreprises ? L’effet est commun, celui de fortement diminuer les échanges entre clients et vendeurs, et de ce fait, impacter les sociabilités qu’offre la ville.

La SNCF annonçait en octobre dernier la suppression de 952 postes sur les services de vente aux guichets et accueil en gare d’ici le premier semestre 2019. La Poste semble prendre le même chemin, avec la fermeture de nombreux bureaux de poste, dont certains sont relocalisés dans les supérettes de quartier, grâce à l’installation progressive de relais postaux ainsi que des automates installés : il y avait 181 bureaux à Paris en 2014, il en restera 110 en 2020.



Les guichets numérique de la sncf remplacent peu à peu les agents en gare ©Wikimedia Common

Les commerces de quartiers sont donc devenus les supports des activités des services publics : on peut désormais récupérer des colis auprès d’un bureau de tabac, ou d’un vendeur de jeux vidéo. Mais ce service tend également à s’éteindre peu à peu. Depuis plus d’un an, Amazon déploie dans les gares un millier de casiers permettant aux clients de récupérer leurs colis 24 heures sur 24. Le e-commerce en forte extension pousse de plus en plus d’entreprises à également créer leur propre service d’Amazon lockers, comme la Poste et UPS, supprimant également leurs points relais dans des commerces de quartier. De choix du produit, jusqu’à sa livraison, il est donc désormais possible aujourd’hui d’acheter un objet sans jamais interagir avec une autre personne.

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