La banlieue, significations multiples

Dès lors que l’on fait référence aux banlieues, il est souvent difficile de savoir exactement de quoi on parle. Ce terme est en effet chargé d’ambiguïtés puisqu’il recouvre plusieurs notions : une notion géographique créant un rapport entre la ville et les espaces environnants, sociologique permettant de rendre compte de l’exclusion qui touchent les habitants des marges urbaines, culturelle qui fait référence aux pratiques festives qui sont nées sur ce territoire (tags, rap, festivals comme celui de Banlieues Bleues en Seine-Saint-Denis…), symbolique enfin, pour exprimer le discrédit qui pèserait sur une partie des populations périphériques.

Généralement, lorsque l’on mentionne la banlieue on se rapporte aux grands ensembles. Il faut savoir que dans les années 50, seule une minorité de français dispose des minimas de confort. « En 1954, 4 logements sur 10 n’avaient toujours pas l’eau courante ; 10 % seulement disposaient d’une douche ou d’une baignoire ». Suite à ce constat, mais également pour faire face à la crise du logement d’après-guerre, le gouvernement cherche alors des solutions afin de construire des logements, en masse et rapidement, tout en offrant un habitat confortable et moderne pour extirper les populations des bidonvilles. C’est ainsi qu’est lancée la construction des grands ensembles, qui vont particulièrement se développer en banlieue, représentant  à l’époque un espace peu bâti, proche du centre-ville et ayant donc la capacité de répondre à l’ensemble de ces enjeux. L’objectif est alors de créer des espaces d’habitation offrant un mode de vie plus qualitatif et plus égalitaire pour les ouvriers en proposant notamment des loyers modérés.

Au-delà de construire rapidement un grand nombre de logements, il s’agit également de largement moderniser le parc immobilier français. La qualité architecturale et urbaine de ces nouvelles constructions est inspirée du modèle hygiéniste et humaniste, donnant droit à l’individu de vivre dans un espace sain et agréable, loin de la pollution et de la vétusté des centres anciens. Ces barres et tours représentaient pour les premiers résidents l’utopie du vivre ensemble, du partage et de la vie collective. Un idéal ayant permis d’apporter le confort de la vie moderne aux populations ouvrières, ne pouvant accéder à un logement de cette qualité. Cependant, au fil du temps, les grands ensembles se sont fortement dégradés.

Des paysages variés mais un regard extérieur unique

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