De nombreuses définitions qualifient la friche, selon sa fonction, ancienne ou actuelle, selon sa position géographique, en milieu urbain ou rural, ou encore selon son état, sauvage ou délaissé. Le dictionnaire Larousse la définit comme un “terrain dépourvu de culture et abandonné”. L’INSEE, quant à lui, propose de la délimiter, au sens statistique, à “un espace bâti ou non, anciennement utilisé pour des activités industrielles, commerciales ou autres, abandonné depuis plus de 2 ans et de plus de 2 000 m²“. Dans le glossaire de Géoconfluences, enfin, il s’agit de “terrains qui ont perdu leur fonction, leur vocation, qu’elle soit initiale ou non : friches urbaines, friches industrielles, friches commerciales, friches agricoles”.
Des caractéristiques peu flatteuses pour des espaces qui peuvent ne pas paraître utiles, ou en tout cas inutilisés. Pourtant, ces derniers sont aujourd’hui le sujet de nombreux débats, réflexions et actions dans les secteurs de la promotion immobilière, de la construction, du service public ou encore de la maîtrise d’usage. La friche est au cœur des préoccupations et représente une opportunité, de plus en plus rare, pour répondre à des défis divers et variés, de la crise du logement et de l’immobilier jusqu’à l’objectif ZAN (Zéro Artificialisation Nette).
Évoqué précédemment, le glossaire de Géoconfluences précise que “la situation n’a pas de caractère irréversible : la friche peut être réaffectée à une activité comparable ou être réaffectée à une autre activité […]. Il s’agit donc souvent d’un temps d’attente, d’une situation transitoire entre un usage et un autre, avant la reconversion”. Et c’est bien cette situation transitoire, cette capacité d’évoluer et de se transformer qui permet de passer d’un état d’abandon à un nouveau lieu de vie, qui intéresse tant les professionnels de la fabrique urbaine. Avec une reconversion, cependant, qui peut s’avérer lente et complexe, suivant la maîtrise du foncier concerné, le taux de pollution des sols ou encore l’acceptabilité du changement par une population.
Pour accompagner durablement et efficacement ces projets, le gouvernement français développe, depuis quelques années, des outils et politiques publiques en faveur de la réutilisation des friches. Le dernier en date est un dispositif expérimental mis en place pour 3 ans, instauré en 2021 par la loi Climat et Résilience : le certificat de projet dédié aux friches. Établi par le préfet à destination de potentiels porteurs de projet, le CP friches concerne, selon le code de l’urbanisme, “tout bien ou droit immobilier, bâti ou non bâti, inutilisé et dont l’état, la configuration ou l’occupation totale ou partielle ne permet pas un réemploi sans un aménagement ou des travaux préalables”.
Friche urbaine © Tama66 via Pixabay
Les friches à l’échelle européenne avec le programme de développement urbain durable Urbact
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