Créer un écosystème urbain durable ? Focus sur le “regenerative design”
Depuis toujours, les projets urbains façonnent nos territoires et aménagent nos villes. Et pourtant, ils sont une cause centrale dans la dégradation de nos sols et des écosystèmes environnants. Aujourd’hui, nous tentons d’apprendre de nos erreurs et repensons la ville et la fabrique urbaine en plaçant la nature au cœur des projets. De nouveaux termes comme urbanisme durable ou regenerative design émergent peu à peu et changent la manière de construire la ville de demain. Cette notion nous vient tout droit des Etats-Unis et de l’architecte John Tillman Lyle qui nous l’a définie et théorisée dans ses ouvrages “Regenerative design for Sustainable Development” et “Design for Human Ecosystems: Landscape, Land Use, and Natural Resources”. Le regenerative design est une manière de concevoir des projets qui améliorent les écosystèmes et les communautés dans lesquelles ils sont utilisés. Le principe consiste à comprendre le fonctionnement et la synergie d’un système pour créer des projets qui augmentent la biodiversité, améliorent la qualité de l’air et de l’eau et renforcent les communautés. Cette conception de l’urbanisme implique de penser à l’environnement, à la justice sociale et à la durabilité dans la conception des projets urbains. On se détache alors de l’approche classique de la durabilité qui se concentre sur la réduction des impacts négatifs pour se tourner vers des systèmes qui ont des impacts positifs sur l’environnement et sur la biodiversité.
Afin d’accompagner d’ancrer cette notion dans les pratiques urbaines, depuis quelques années les projets d’aménagements urbains sont soumis à des vérifications quant à leur impact environnemental. Pour que les aménageurs de la ville puissent agir en conséquence, le code de l’urbanisme évolue, et des outils de diagnostic et d’analyse se développent dans les différents documents de planification afin de placer des exigences sur l’usage des sols. Mais aujourd’hui, on parle de repenser le milieu urbain comme un écosystème évolutif qui s’auto-régénère, ce qui est sensiblement différent. Pourtant l’urbanisme régénératif peine à traverser l’Atlantique et à se développer en en France et en Europe de la même manière qu’aux États-Unis. Il reste cependant un concept en émergence dans la pratique de l’urbanisme, et remet sans cesse en question la linéarité de nos systèmes urbains par rapport au fonctionnement des systèmes naturels. Cette nouvelle notion vient donc bousculer les pratiques urbaines, et tend à vouloir créer un environnement stable, durable, avec une nature renaissante, permettant un cadre de vie idéal pour les habitants.
Pour mener à bien cette transition, l’urbanisme régénératif propose des outils d’aide à la conception et des outils fondés sur des labels afin de placer des exigences dans les projets urbains. L’un de ces outils est le Living Building Challenge (LBC), il exige ”l’autonomie en eau potable, en énergie et en traitement des eaux usées, la restriction de construction du projet sur des zones vertes ou sensibles, l’obligation de stratégies de mobilité douce ou décarbonée, etc.” Ce label a été décerné par l’association américaine à but non lucratif International Living Future Institute (ILFI). Cette association a créé Le Living Future Europe (LFE), une antenne européenne qui permet l’importation de ces pratiques dans notre continent.
Un procédé en émergence en Europe
Jardin de la Caserne de Bonne à Grenoble – Crédits photo ©Guilhem Vellut via Flickr
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