Vous faites partie intégrante d’un réseau d’acteurs engagés dans l’économie circulaire au sein du secteur de la construction. Certains se spécialisent dans le recyclage, d’autres dans la réutilisation ou encore le reconditionnement. Vous avez investi le champ du réemploi. Pouvez-vous nous parler de la genèse de Minéka ?
“J’ai suivi une formation d’architecte, et pendant l’obtention de mon HMONP (habilitation à exercer la maîtrise d’œuvre en son nom propre), j’ai rédigé un mémoire professionnel sur la pratique du réemploi. Je suis partie à la rencontre d’autres architectes, de collectifs, d’associations, de recycleries, et après les avoir interrogés sur leur métier, un constat majeur s’est dressé : de multiples acteurs, conscients des impacts environnementaux et climatiques qu’engendrent la fabrique de nos villes, aimeraient s’investir davantage dans les dynamiques de réemploi de matériaux, mais ne trouvent pas de lieux au sein desquels se fournir.
Moi-même je tenais à exercer mon métier et à construire de manière décarbonée, pour lutter contre la prolifération des déchets du BTP, mais j’étais, de fait, confrontée à cette même limite. C’est la raison pour laquelle j’ai fondé Minéka il y a maintenant 7 ans. Une aventure que je poursuis aujourd’hui avec toute une équipe.”
Votre équipe a justement participé à un projet d’envergure, alliant économie circulaire et BTP, la Station R. Pouvez-vous nous en dire plus ?
“La Station R est le résultat de près de deux années de travail en commun passionnant pendant lesquelles nous avons collaboré avec le laboratoire d’innovation sociale Centsept et l’Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale Envie Rhône, spécialisée dans l’insertion socioprofessionnelle de personnes en difficulté pour la collecte et la revente d’équipements électriques et électroniques. L’objectif de cette étude, commandée par le Grand Lyon, était d’étudier la massification du réemploi à l’échelle de la métropole lyonnaise. Nous avons collectivement eu l’opportunité d’analyser les freins, les leviers, les potentiels de développement du réemploi et de mener des expérimentations.
Cette étude se poursuit aujourd’hui au sein de la métropole et pourrait donner suite à un projet d’occupation temporaire réunissant des acteurs du BTP engagés dans une démarche d’ESS.”
© Antoine Bourreau
Vous parlez du réemploi comme d’une pratique constructive oubliée pourtant millénaire. Jusqu’à quand remonte cette longue histoire du réemploi ?
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