Puisque le réchauffement climatique va de plus en plus impacter les villes, comment pouvons-nous réfléchir à garantir un confort estival pour toutes et tous ? Après le droit à la ville, un droit à la fraîcheur urbaine ?
Alors que les étés précédents avaient déjà été recensés comme les plus chauds que la Terre n’ait jamais vécus, celui de 2023 n’a pas échappé à ce qui semble désormais fatal. Les températures ont dépassé le cap des 40 degrés pendant plusieurs jours d’affilée, et ce dans de nombreuses villes de France. Une fin d’été caniculaire que beaucoup d’urbains ont dû subir, n’ayant pas la possibilité de trouver un coin de frais à proximité. Un épisode de chaleur extrême, tardif et de longue durée qui ne présage rien de très bon pour les étés à venir.
Face au dérèglement climatique et à ses conséquences, les citadins sont plus fortement touchés, mais pas tous de la même manière. De multiples facteurs entrent en ligne et les rendent plus ou moins vulnérables à ces températures extrêmes. Des injustices sociales mises de plus en plus en lumière lors des derniers épisodes caniculaires, qu’il s’agit dorénavant d’atténuer au maximum, afin de garantir un confort estival pour tous, quels que soient sa condition sociale et son lieu d’habitation.
L’inégalité sociale face à la canicule
Alors que depuis des décennies, il a été mis en avant qu’il est plus difficile de vivre la canicule en ville (la forte minéralisation des sols vient créer des îlots de chaleur où les températures sont plus élevées que dans un contexte végétalisé) qu’à la campagne, les dernières périodes de fortes chaleurs ont montré que des inégalités se créent même entre urbains.
Tout d’abord chacun est différent et donc en capacité de supporter différemment les fortes chaleurs : âge, sexe, état de santé général… Autant de caractéristiques physiques qui font que nous sommes plus ou moins vulnérables. Mais au-delà de ces critères, deux autres caractéristiques entrent en jeu :
- La première est son degré d’exposition aux changements climatiques : le milieu de vie influe fortement sur la chaleur, car plus il est minéral plus, il y fait chaud. Hors dans un contexte urbain, les variations de minéralité, même si elles tendent à s’estomper, sont énormes. Habiter près d’un parc, où la végétation joue pleinement son rôle de régulateur permet donc de diminuer les degrés à l’entrée de son logement. Les quartiers de grand ensemble, dont l’architecture des années 60 n’a que peu anticipé la question du confort estival (forte minéralité et peu d’espaces), enregistrent les températures les plus élevées chaque année. Les quartiers les plus aisés bénéficient quant à eux d’une importante végétation apportée par les jardins privés, dont la plus grande part de piscines privatives améliorant ainsi largement le confort estival.
@konbini On vous explique pourquoi il fait plus chaud dans les quartiers populaires 🥵 Tu veux plus d'infos environnement, go follow @nowu_fr #tiktokacademie #environnement #canicule #videoinfo ♬ son original – Konbini
La typologie du logement joue également un rôle prédominant dans l’exposition aux températures extrêmes. Car plus son logement est petit, mono-orienté, peu isolé et surpeuplé, plus il y fait chaud.
- La deuxième est la capacité de chacun à se préparer, à réagir et à se remettre des changements climatiques. Rentrent en jeu bien évidemment les revenus facilitant ou non les départs en vacances pendant les périodes les plus compliquées, l’autonomie personnelle, l’accès aux soins médicaux, les conditions de travail…
Une inégalité d’accueil de la canicule se basant ainsi sur son cadre de vie, mais aussi sur ses capacités sociales à y faire face, qu’il est désormais important d’intégrer dans les réflexions de transformation urbaine afin de protéger au mieux les populations les plus fragiles : sans-abris, résidents des quartiers populaires, personnes âgées…
L’urgence de trouver des solutions
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