Il est 6h30 du matin en gare de Rennes. Après avoir acheté son café à la gare, Damien embarque dans le TGV qui l’amènera à Paris en 1h20. Cela fait bientôt un an qu’il a choisi de quitter Paris pour s’installer en Bretagne. Mais pour lui, pas question de quitter son job, il s’est battu pour atteindre son poste actuel. Chaque jour, il effectue donc l’aller-retour pour se rendre dans l’une des tours de La Défense. Un choix qui s’est imposé à lui, avec des enfants en bas âges, et une envie de gagner en qualité de vie. Dans le TGV, Damien retrouve quelques personnes qu’il a rencontré à force de les croiser quotidiennement. Ils sont nombreux à avoir opté pour ce même mode de vie. Il sait que ce soir, il retrouvera la plupart de ces visages sur le chemin du retour. Des trajets quotidiens qui, il l’avoue, sont fatigants, mais qui en valent la peine.

Damien fait partie des 317 000 travailleurs (source INSEE 2016) qu’on l’appelle les “navetteurs longue distance”, c’est à dire qui effectuent quotidiennement des trajets pendulaires de plus de 200 km de leur domicile à leur lieu de travail. Un chiffre qui ne cesse de s’accroître d’année en année. La société a vécu en un peu plus de 70 ans des changements importants en terme de mobilité, de travail, de logement et de vie de famille, et ils ont profondément bouleversé les modes de vie des français.

Le constat est clair, nous sommes tous de plus en plus mobiles, à tel point que les sociologues définissent la société actuelle comme la société de la mobilité généralisée. Mais alors, quelles profondes mutations sociales nous ont poussé à devenir de plus en plus nomades ? Quels impacts le nomadisme a sur les villes ? Sommes-nous tous destinés à devenir des ultra-mobiles ?

Pourquoi devenons-nous de plus en plus nomades ?

L’arrivée des outils d’information et de communication numériques ont grandement modifié la façon dont les hommes interagissent dans de nombreux domaines. Les manières de travailler, d’échanger entre collègues se sont vues largement transformées à tel point que de nouveaux modes de travail se sont peu à peu développés. À cela vient s’ajouter le phénomène de mondialisation qui a poussé de nombreuses entreprises à s’exporter un peu partout sur la planète : aujourd’hui, il n’est donc pas rare de devoir se déplacer entre les différents sièges sociaux et groupes locaux.

Une multiplication des espaces de travail qui oblige donc les travailleurs à parcourir le monde entier, et quelques fois, opter pour une pluri-résidentialisation. Les problématiques de mobilités semblent cependant toucher majoritairement un certain type de travailleurs : ce sont majoritairement des hommes, diplômés de grandes écoles, possédant un poste de cadre et aux revenus aisés.

En parallèle de ces phénomènes d’éclatement des lieux de travail, de nouvelles formes de travail ont également émergé : télétravail, entrepreneuriat… Les travailleurs nomades qui investissent les espaces de coworking, cafés ou encore tiers-lieux, sont de plus en plus nombreux et leurs ancrages spatiaux semblent diminuer d’année en année. D’ailleurs, ces nouveaux travailleurs nomades sont souvent de grands urbains, c’est-à-dire principalement localisés dans des grandes métropoles aptent à leur offrir ce type de lieux adaptés à leurs besoins.

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Crédits photo image de couverture : ©Mike Kotsch via Unsplash