Suite à la signature de la convention Unicef “faire de Lyon une ville à hauteur d’enfant”, la commune doit marquer ses engagements en matière de droit des enfants, notamment en leur garantissant des déplacements en toute sécurité, et en leur donnant un rôle actif dans la fabrique de la ville. 

L’axe premier consiste à faire reculer la voiture, qui provoque une véritable mise en cage des enfants. Grégory Doucet, Maire de Lyon, entend réaménager la circulation, principal danger en ville notamment aux abords des établissements scolaires. Le but est de leur garantir des déplacements sécurisants en redéfinissant les priorités des modes de déplacement ; depuis 2021, vingt-neuf rues d’enfants ont été mises en place. “On doit concevoir une ville où ce sont les adultes qui font attention, et plus les enfants.” 

L’intégration des enfants à la démocratie locale constitue un levier de participation innovant et original. Dans la 8ème arrondissement, l’école Marie-Bordas a organisé l’élection des représentants du Conseil des enfants. Le déroulé est le même que lors d’élections classiques ; après avoir sélectionné les candidats, les élèves de CM1 et CM2 patientent avant de choisir leur représentant dans un isoloir et de placer l’enveloppe dans l’urne. Une première, qui permet d’intégrer les enfants aux projets locaux urbains et de leur conférer une place reconnue dans la ville. 

Un aménagement particulier de l’espace public doit également être impulsé pour diversifier les usages souvent adaptés aux adultes. 

« Aires de jeux, squares, parcs… on a effectivement considéré qu’il fallait des lieux spécifiques pour les enfants, en fonction de leur âge. Mais non, tonne Béatrice Mariolle, il faut travailler sur les espaces des centres-villes, comme ceux des quartiers pavillonnaires périurbains et même des campagnes : les sécuriser pour que l’enfant puisse s’y balader, jouer, faire du vélo, aller à l’école seul. » Cette politique se fait en complémentarité du recul de la voiture, et de la valorisation des mobilités douces à commencer par la marche à pied. 

Cette tendance de “ville des enfants” n’est pas nouvelle, et des appels à projets avaient commencé à émerger dès 2015 afin de garantir une sécurité et un bien-être des enfants dans l’espace public. Néanmoins, depuis le début de la crise sanitaire, un mouvement plus profond a été enclenché. La volonté de rendre les villes durables et à taille (presque) humaine est plus que jamais un levier essentiel à prendre en compte. 

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