Les ruelles étroites font le charme d’un grand nombre de villes dans le monde. Ces passages étroits sont un élément typique des centres anciens et des villes du Moyen-Orient. Rues pavées et murs resserrés, ces petits passages où il faudrait presque se faufiler pour avancer, sont nombreux. Comment expliquer l’arrivée de ces ruelles et leur utilité ? Celles-ci, premièrement, se trouvent en exclusivité dans les villes anciennes et témoignent d’un temps où l’aménagement urbain n’était pas encore pensé en fonction des possibilités pour les voitures de passer. L’urbanisme fonctionnaliste, pendant de longues années, a opté pour le creusement de grandes et larges percées, praticables pour tous les véhicules, donnant une meilleure visibilité sur la ville et surtout, permettant de rejoindre les centres dynamiques de la cité.
Si vous habitez une ruelle, difficile par exemple de vous garer au pas de votre porte, ou de tirer votre caddy de courses jusqu’à chez vous. La récolte d’ordures ménagères, elle aussi, peut se faire du mouron. Car si les rues, en largeur, sont trop étroites pour laisser passer le moindre véhicule, c’est sans compter sur les rues dont le sol n’est autre qu’un escalier indéfinissable aux marches irrégulières ou fort pentues.
Cahin-caha au fil des vieux murs de pierre, les rues sinueuses nous envoûtent et brisent la monotonie de nos larges boulevards trop lisses, trop bien peignés.
Il arrive en revanche que le charme authentique de nos pavés s’associe à un fort sentiment d’insécurité. Étroites et souvent mal éclairées, elles sont en effet un lieu privilégiés pour les mal-intentionnés, bien mieux cachés que dans un large boulevard. Et si nous décidions de redonner de la vie à ses ruelles, en y habitant, en les éclairant et en faisant de véritables lieux de vie ?
Pour les amateurs de larges espaces, habiter une ruelle n’est pas rêvé. Pourtant à y bien réfléchir, les charmantes rues piétonnes, que l’on accuse parfois d’être des espaces sur-densifiés, en terme de nombre de domiciles au mètre carré, sont tout de même un remède indéniable à l’étalement urbain. Car elles deviennent rares, ces rues sans places de parking !
