De nuit, armées de colle, de pinceau et d’affiches, la nouvelle résistance est institutionnalisée et se répand comme traînée de poudre dans les villes françaises. Depuis le mois d’août 2019, ce mouvement de collage, né à Paris à l’initiative de Marguerite Stern, féministe radicale ancienne membre des Femen, ne cesse de grandir et est devenu national pour dénoncer les féminicides, les meurtres de femmes en raison de leur sexe et sensibiliser le grand public à toutes les violences faites aux femmes.

Le point commun des activistes ? Elles sont uniquement des femmes. Symboliquement, les hommes ne sont pas admis dans l’action pour prouver ainsi que les femmes sont suffisamment nombreuses pour soutenir leur propre cause et « tenir les rênes de leur propre lutte », selon les mots de la fondatrice.

Leur façon d’agir est devenue atypique et célèbre dans plus de trente villes françaises. Ces grandes lettres noires peintes sur des feuilles blanches ne trompent pas. Ce qui surprend ? L’inventivité toujours croissante du message inscrit, à chaque fois unique et adapté au lieu, au contexte politique et à l’actualité brûlante. Désireuses de s’émanciper de la société et de ce qu’elles considèrent comme des figements patriarcaux, elles revendiquent de nombreuses choses : le respect de la femme, leur liberté sexuelle et affective, leur fierté et surtout leur soutien aux victimes d’agressions sexuelles, de viols et de meurtres conjugaux.

Plusieurs périodes ont été des étapes utiles à la désinhibition du mouvement. Tout d’abord, l’association Féminicides par Compagnons ou Ex, qui bénévolement, recensait sur les réseaux sociaux tous les cas français. Le collectif Nous toutes s’est ensuite mis à relayer ces chiffres, s’inscrivant directement dans la mouvance #MeToo, fameux hashtag né aux Etats-Unis une décennie plus tôt pour encourager la prise de parole des femmes sur les réseaux sociaux. À la suite de ce mouvement et de l’affaire Weinstein aux Etats-Unis, #BalanceTonPorc naît en France en octobre 2017.
Les collages des guerrières, influencés par un nombre important de pionnières du féminisme ne s’arrêtent pas là et continuent depuis 7 mois, à déferler sur la ville….

Toutes les photos ont été utilisées avec l’aimable autorisation de Collages Féminicides Paris