Avez-vous déjà vu ces gigantesques échangeurs autoroutiers depuis le ciel ? Nous aurions du mal à imaginer leur envergure et leur complexité en les empruntant simplement à bord de notre véhicule. Et pourtant, destinés à limiter les ralentissements au niveau des intersections autoroutières, ces systèmes de bretelles n’hésitent pas à défigurer le paysage pour faciliter la circulation automobile.
En vue aérienne, cela ne ressemble qu’à des spaghettis entrelacés aux courbes délicates, mais à l’échelle, on se rend vite compte que les aménageurs ont parfois la folie des grandeurs. Des États-Unis à la Chine, les échangeurs autoroutiers sont de plus en plus spectaculaires. L’un des plus célèbres en son genre est le “Judge Harry Pregerson” à Los Angeles. Inauguré en 1993, son chantier pharaonique a coûté plus de deux milliards de dollars et a entraîné le déplacement de plus de 25 000 personnes.
Ces aménagements impactent fortement leur environnement, qu’il s’agisse de pollution sonore, carbonique ou visuelle. Près de l’échangeur de la porte Bagnolet en région parisienne, la population s’indigne du manque de prise en considération de ces effets pervers. Considéré comme l’un des plus grands échangeurs de France et comme le plus pollueur de la région Île-de-France, il serait une source de stress au quotidien.
Mais simplement vus du ciel, certaines de leurs géométries peuvent dégager une poésie complexe et surprenante. Par exemple, l’infrastructure américaine du comté de Baltimore dessine des courbes douces et symétriques, tandis que celle de Yan’an à Shanghaï tente une approche plus esthétique grâce à des néons colorés. Alors à l’avenir, lorsque vous emprunterez un échangeur de ce type, peut-être imaginerez vous sa poésie vue du ciel ?