Si l’incendie d’un bâtiment ou d’un monument donnée peut aujourd’hui traumatiser des millions de personnes, les règles d’aménagement comme de construction et le développement des secours ont permis de drastiquement réduire les risques. Au contraire, nombre de villes ont connus au cour des siècles derniers des incendies spectaculaires qui les ont durablement fait changé comme Skopje en 1689 ou Thessalonique en 1917.

Le grand incendie le plus marquant reste sans doute celui de Londres de 1666 qui a ravagé plusieurs milliers de maisons et la quasi-totalité des bâtiments publics de la ville en quelques jours de septembre. Si la reconstruction de la capitale anglaise a bel et bien pris en compte les risques incendies, avec un élargissement des rues, la fin de la construction en bois et un meilleur accès à la Tamise, la ville a été reconstruite à l’identique. Alors que certains souhaitaient « profiter » de la situation pour s’inspirer de l’aménagement de Paris, la main d’œuvre manquait terriblement après l’incendie et la grande Peste de 1665. L’ancien tracé des rues a donc été conservé.

De l’autre côté de l’Océan Atlantique, la ville de Chicago a eu affaire plus récemment à un grand incendie, en 1871, qui a rendu près de 100 000 personnes sans abri en l’espace de trois jours. Avec l’histoire londonienne en tête, les autorités de la ville ont fait en sorte de soutenir l’effort de reconstruction immédiatement une fois le dernier incendie éteint, en mettant de nouveaux standards en place afin de limiter le risque de toute nouvelle catastrophe. Un mouvement architectural est alors né à Chicago et a marqué durablement de son empreinte la capitale mondiale des gratte-ciel.