Originaire de Sanary-sur-mer, Manyoly découvre sa passion pour l’art de rue en 2014 dans la ville de Marseille. Depuis, ses portraits de femmes ont changé de toile pour sublimer les murs de nos villes européennes. Hauts en couleurs, ils attirent l’œil et interpellent les passants sur le visage de ces femmes, contribuant ainsi à renforcer la présence féminine qui se fait pauvre dans nos espaces publics. 

Au travers de ses œuvres, l’artiste porte une conviction feministe et politique afin que les femmes retrouvent leur place dans nos villes. Plus largement, son travail s’intègre aussi dans une démarche de féminisation de l’art urbain. Encore trop masculin, le monde du street-art laisse peu de place aux artistes féminines qui peinent à se faire entendre dans cet univers encore trop patriarcal. Manyoly dénonce notamment le manque de parité dans les festivals d’art de rue : “ils ne trouvent même pas ça dérangeant”, nous dit-elle. 

Quand on sait que 60% des personnes qui étudient l’art sont des femmes et qu’elles sont finalement sous-représentées dans la part des artistes vivant de ce métier, c’est à se demander si le monde artistique ne les voudrait pas seulement comme modèles. Le groupe d’activistes féministes les Guerilla Girls le dénonçait déjà en 1989 : Faut-il que les femmes soient nues pour entrer au Metropolitan Museum ? Moins de 5% des artistes de la section d’art moderne sont des femmes, mais 85% des nus sont féminins” 

L’artiste Manyoly y milite et reste en perpétuelle recherche, toujours en quête de nouvelles techniques pour développer ses idées. Son prochain projet porte d’ailleurs sur la mise en avant de femmes remarquables par leur parcours, de vie comme professionnel. 

Après réflexion je me suis aperçue que je n’avais pas eu de modèle féminin, seulement des hommes et qui plus est, inaccessibles. Alors je suis partie en quête de femmes qui portent des projets et des messages forts.”

Nommé Empreintes n.f , il dresse le portrait de 10 femmes aux parcours inspirants qui portent un message fort. Qu’elles soient actrices-réalisatrices, architectes, championnes d’apnée ou formatrices en permaculture, ces femmes vont porter leur voix encore plus loin grâce à leur portrait peint par Manyoly sur des murs pérennes de diverses villes, françaises ou étrangères. Au-delà de la peinture, son associée pour le projet, la journaliste Camille Adaoust, va dresser un portrait audio de ces figures féminines sous forme de podcast pour une exposition finale multimédia qui donnera lieu à l’édition d’un livre mémoire de ces témoignages et images. 

Si vous souhaitez en découvrir plus sur le travail de Manyoly, rendez-vous sur son site web ou son Instagram en cliquant sur la photo ci-dessous :