Si la pride officielle a eu lieu ce samedi 25 juin, une autre pride, radicale, s’est tenue une semaine avant. Et pour cause : une forme d’édulcoration des revendications LGBTQI+ dans un capitalisme rose dénoncée par certaines militantes. À l’instar du Greenwashing, le Pinkwashing, c’est par exemple ces grandes enseignes qui se mettent au couleurs LGBTQI+ pendant le mois des fiertés, afin de garantir une image progressiste et militante, sans pour autant participer d’aucune manière à l’accès des concernés à plus de droits sociaux. Plus révolutionnaire et intersectionnelle, la Pride radicale entend représenter des revendications fortes et apporter une meilleure visibilité à certaines minorités trop souvent oubliées.
Cette pratique du Pinkwashing émerge au début des années 2000 et cible particulièrement le public gay. En effet, ayant en général moins tendance à avoir des enfants, et des salaires plus élevés que les femmes, les hommes gays représentent un marché florissant qu’il convient de séduire pour ces grandes compagnies. Mais alors où est le problème ? Tout d’abord, une certaine forme d’hypocrisie : ces actions de visibilisation s’accompagnent rarement d’initiatives concrètes. De plus, la visibilité apportée dessert parfois totalement la cause. Par exemple, dans la manière de concevoir leur publicité, le choix d’intégrer des personnes LGBTQI+ dans des publicités d’alcool a entretenu le cliché d’une communauté oisive qui tourne autour de la fête.
Dans ce contexte, la Pride radicale entend recentrer les débats autour de réels enjeux, dans une logique d’intersectionnalité au sein d’une communauté où la visibilité se porte bien souvent exclusivement sur les hommes gays et blancs. Cette année, ce sont “les revendications antiracistes et anti-impérialistes pour les droits des personnes migrantes” qui ont été mises à l’honneur.
Photo de couverture : ©Commentary magazine