Énorme surprise ce mardi 21 septembre 2021, date à laquelle SNCF Gares & Connexions a annoncé dans un communiqué que “le projet de transformation de la Gare du Nord ne paraît plus réunir les conditions de réalisation prévues par le contrat de concession”. Un coup de théâtre autour d’un des projets de réhabilitation les plus controversés de ces dernières années, moins d’un an après l’accord passé entre Paris et la SNCF.

Petit retour en arrière très rapide : en juillet 2018, Ceetrus, la foncière immobilière du groupe Auchan, avait été désignée lauréate pour un projet visant à multiplier par trois la gare la plus fréquentée d’Europe d’ici 2024, année olympique. Comme souvent dans les projets d’aussi grande envergure, le budget était rapidement monté en flèche : les 500 millions d’euros initiaux se sont transformés en pas moins de 1,5 milliards l’été dernier, soit là encore une multiplication par trois. 

Malgré la tentative de la ville de Paris de faire adopter un projet moins ambitieux en novembre dernier, le projet ne se fera pas en l’état. Cet abandon a été vécu comme une victoire par une partie de la classe politique, notamment à gauche, qui critiquait la sur-commercialisation du projet “au détriment des besoins des usagers”. 

Toujours est-il que la municipalité n’a pas abandonné l’idée de moderniser cette gare avant le coup de départ des JO de 2024, et qu’elle propose une alternative à 50 millions d’euros, bien en deçà du budget prévu. Premières annonces : des escaliers mécaniques, du stationnement pour les vélos, une meilleure signalétique, un agrandissement du terminal transmanche et un réaménagement de la gare routière. Il ne reste plus qu’à laisser le temps nécessaire à la SNCF de réfléchir à un nouveau projet, qu’on espère plus adapté à son contexte et plus en phase avec les 300 millions d’usagers annuels de la Gare du Nord.

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