Depuis 2014, l’Organisation Etat Islamique a procédé à la destruction de pas moins de 20 000 bâtiments à Mossoul, 2ème ville du pays. La destruction de la grande mosquée al-Nouri a ému le monde entier qui s’est engagé pour sa reconstruction notamment avec l’appui des Emirats Arabes Unis qui ont investi 50 millions de dollars en partenariat avec l’Unesco et l’Irak, mais également du pape François qui s’est rendu sur place il y a quelques mois.
Dans le cadre du programme “Faire revivre l’esprit de Mossoul”, l’UNESCO a lancé un concours international d’architecture en novembre 2020, remporté par une équipe égyptienne le 15 avril dernier. Intitulé “Dialogue des patios”, le projet prévoit la conservation du minaret penché, caractéristique de la mosquée Al-Nouri et la reconstruction à l’identique de la salle de prière, tout en conservant les parties non détruites par les conflits de 2017. Ce respect de l’aspect d’origine va dans le sens du résultat de la consultation des habitants de Mossoul qui a été menée en amont du concours.
Cependant, plusieurs Mossouliotes se sont érigés contre une deuxième partie du projet, concernant les alentours de la mosquée, pour laquelle ils n’ont pas été consultés comme le rapporte le journal le Monde. En effet, le projet vise à dépasser le seul caractère religieux du bâtiment, en l’inscrivant dans la ville plus largement à travers un “centre de civilisation” avec une école d’art et des espaces dédiés aux évènements culturels. Ces différents espaces, ainsi que des jardins clos, seraient reliés entre eux par une esplanade aménagée sur d’anciens parkings et baraquements, dont l’apparence trop moderne fait l’objet de fortes critiques habitantes.
Photo de couverture « The Great Mosque of al-Nuri in Mosul (2020) » ©Ennolenze / Wikipédia