«Si, en plantant des arbres et en sensibilisant à la nature, nous sensibilisons au changement climatique, comment pouvons-nous le faire à travers l’art pour penser à l’équité sociale et de genre ? », nous interpelle Giuilia Frittoli, partenaire de l’agence de Bjarke Ingels BIG et conceptrice du projet «50 queens».

Effectivement, un recensement de la statuaire à Copenhague dresse une triste réalité: 70 sculptures honorant des hommes, 26 célébrant des animaux et seulement 5 montrant des femmes, selon l’Agence danoise pour la culture. A l’échelle du Danemark les chiffres se veulent aussi criants: sur environ 2 500 monuments à l’échelle nationale, seuls 28 commémorent les femmes.

C’est pourquoi, depuis le 2 septembre, le projet « 50 Queens» dévoile le manque de visibilité des femmes dans l’art public. Pendant deux semaines à partir du 2 septembre, un anneau de colonnes vacantes entoure le bronze équestre du roi Christian V, à deux pas du château de Rosenborg, au cœur de la ville médiévale de Copenhague.

Chaque socle en béton blanc, rend hommage à une femme différente dans l’histoire danoise, de Maren Spliid, qui a été brûlée dans une chasse aux sorcières en 1641, à Else Marie Pade, une pionnière de la musique électronique décédé en 2016.

Parmi les 50 colonnes, une se démarque des autres par sa hauteur et sa surface en miroir. Elle a été intentionnellement laissée vide pour représenter toutes les femmes oubliées de l’histoire, du présent et de l’avenir.

Si les œuvres de Giulia Frittoli n’ont pas été pensées pour durer, la paysagiste espère qu’elles serviront de source d’inspiration et de provocation pour faire évoluer les choses. 

Image de couverture ©Mamam Voyage via Flickr