Le feu de forêt est un processus régulier qui participe à renouveler la forêt sur elle-même et les incendies constituent un risque accru et connu pour les villes situées dans des territoires dotés d’un climat méditerranéen. C’est le cas de l’état californien qui est recouvert de forêts et d’une végétation sèche propice à l’embrasement. Alors que faire face à la multiplication des villes incendiées ?

La hausse de ces feux est due à des conséquences indirectes du réchauffement climatique qui participe à assécher davantage la végétation et à diminuer la pluviométrie, mais aussi à la présence humaine dont l’habitat se rapproche inlassablement des forêts sèches. En effet, d’après un article du Monde, la saison des feux a augmenté en Californie avec un record de feux de forêt en 2018. L’EPA (United States Environmental Protection Agency) confirme cette tendance en remarquant que le climat change plus vite en Californie que dans n’importe quel autre état des Etats Unis avec une hausse des températures et de la sécheresse.

Avec 40 millions d’habitants, la Californie est pourtant l’Etat le plus peuplé de ce vaste pays. Sachant que les feux de forêt continueront à se multiplier et se propager, il est indispensable de mettre en place des mesures pour cohabiter avec le feu. Des solutions sont déjà proposées pour vivre avec ce risque tout en minimisant ses impacts.

incendie

Crédit photo ©Ozzie Stern via Unsplash

Les départs de feu ne se déclenchent pas seul et, couplé au réchauffement, l’activité humaine a sa part de responsabilité. La première solution consiste à minimiser les départs de feu comme le prévoit en France le « plan de prévention du risque incendie de forêt ». Par ailleurs, il s’agirait, comme en Europe, d’enterrer les lignes électriques californiennes qui sont souvent défaillantes. A elles seules, elles ont causé 17 des 20 plus grands incendies de la région en 2017. Avec l’accroissement et l’intensité des feux, cette mesure devrait être associée à un système d’alerte systématique et effectif facilitant une communication instantanée lorsqu’un incendie se déclenche et permettant aux habitants de mieux évacuer la zone à risque.

Avant cette phase, il s’agira de mettre en place une législation pour limiter les constructions dans les zones à risque, ou, du moins, de la faire respecter. De même, il faudra construire des habitations avec des matériaux moins inflammables afin d’éviter la propagation des feux dans la ville. Contrairement aux idées reçues, les bois durs et denses sont plutôt résistants et prennent plus de temps à s’enflammer. Par exemple, ils transmettent moins vite la chaleur que le béton et l’acier. En dehors des mesures d’entretiens ,comme le débroussaillage, qui pourraient être imposées aux habitants, une solution un peu plus surprenante est proposée pour les habitations déjà construites dans les zones en lisière de forêt. Ainsi, le professeur des sciences à l’Université de l’Idaho, Alistair S. M. Smith qui propose d’observer la nature et les animaux et d’agir par biomimétisme en s’enterrant le temps du passage d’un incendie, autrement dit, il suggère de créer des caves, des espaces sous-terre, où s’abriter le temps que les flammes passent. Une mesure d’urgence qui pourrait peut-être sauver des vies.

Pour éviter des tragédies comme le feu deCamp Fire”, c’est un agencement de toutes ces mesures qu’il faudra mettre en place. Les feux ne cesseront certainement pas mais cette prévention permettra de réguler leur fréquence et leur intensité, ce qui minimisera aussi en partie les conséquences post-incendie comme les nuages toxiques, la sécheresse accentuée et la baisse de biodiversité. Des enjeux à prendre en compte dès aujourd’hui pour réparer les séquelles des feux précédents et préserver les villes de ce fléau.

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