Ces dix dernières années, la capitale finlandaise a connu une augmentation de près de 160 000 habitants. Pour absorber ces nouveaux arrivants, elle a fait le choix d’aménager ses sous sol urbains, devenus une véritable “fourmilière”. On peut ainsi trouver, à près de 14 km sous terre, des gares, mais aussi une piscine et des commerces. 

Le premier Schéma directeur souterrain a été mis en place en 2010 à Helsinki et répond d’abord à des contraintes territoriales. Rikhard Manninen, directeur de l’urbanisme de la ville, explique que le problème ne vient pas d’un foncier insuffisant, mais d’une disposition territoriale où le centre-ville se retrouve dans une péninsule qui empêche son étalement spontané. Dans le même temps, chaque année, la ville accueille 17 000 nouveaux résidents. Une réflexion pour limiter l’étalement et densifier est donc nécessaire. 

Pour permettre une densification fonctionnelle et cohérente, un investissement massif sur les transports en commun a été effectué. Le rôle de capitale d’Helsinki lui confère un poids économique et une attractivité importants qu’il convient de maintenir et de prendre en compte dans la planification. Ainsi, le Helsinki City Plan Vision 2050 a été approuvé et porte une vision sur le long terme tenant compte de la démographie, de la structure de la ville, ou encore de l’économie.. Un axe majeur est focalisé sur les boulevards ; auparavant autoroutes, il a été décidé de les convertir en boulevards urbains afin d’accueillir des transports en commun et promouvoir l’utilisation de véhicules électriques. Cette transformation doit s’accompagner d’une réflexion sur le service efficient des transports en commun ; il est prévu d’ici 2050 d’installer plusieurs autres tramways en centre-ville, un train de banlieue pour effectuer la liaison avec l’aéroport, ainsi qu’une boucle ferroviaire souterraine. Ces dispositifs devraient permettre de réduire considérablement la dépendance à la voiture, enjeu essentiel pour une ville durable, tout en maintenant la ville reliée au réseau régional et international. 

Un deuxième axe majeur doit être pris en compte concernant le système énergétique de la ville. Le Plan prévoit ainsi que d’ici 2026, la ville soit émancipée de ses centrales à charbon. Cela implique également de trouver de nouvelles énergies durables, et les recherches sont favorables à la géothermie, qui pourrait être intégrée au plan souterrain. Enfin, il convient de réfléchir aux aménagements souterrains et de surface afin que les usages restent cohérents. 

L’aménagement des souterrains n’est pas une première ; d’autres villes très denses et soumises à une pression démographique doivent également s’adapter à ces nouvelles contraintes. C’est le cas de Singapour notamment, où la construction souterraine présente un levier majeur de développement de la capitale. 

Crédit photo de couverture ©