Parmi les principales raisons avancées par les promoteurs du développement d’une architecture et d’un urbanisme souterrains, se trouvent aujourd’hui, le développement durable et la nécessité de produire la densité urbaine, après une époque où la tendance était au contraire à son extension horizontale. Alors qu’il existe des exemples de villes souterraines un peu partout dans le monde, ces sous-sols habités posent cependant la question des activités qu’il serait possible d’y intégrer. Les avis divergent. Mais même s’il reste aujourd’hui difficile d’imaginer vivre à cinquante mètres sous terre, ces expériences nous prouvent qu’il est possible d’imaginer une autre forme de ville souterraine et peut-être même plus intelligente que celle que l’on imagine seulement en surface

La ville de demain doit-elle donc être sous terre ? Répondre à cette question par oui ou par non ne suffirait pas, car la vision d’une ville souterraine peut véritablement révolutionner notre façon de construire la ville si l’on considère cette question à son juste niveau. En effet, alors que les sous-sols des villes ont longuement été ignorés dans la planification urbaine, réfléchir de manière systématique à cette perspective souterraine pourrait nous ouvrir des horizons encore inconnus, à savoir trouver des convergences positives entre les ressources des sous-sols et les besoins de la surface. Alors la ville souterraine, sommes-nous-y vraiment prêts ? Et comment y parvient-on ?

Dédramatiser un lieu de la ville trop dramatique

«Ignoré, voire rejeté, le dessous de nos villes est un trésor vital». Cette phrase, elle est inspirée du travail de Dominique Perrault qui a ouvert depuis la rentrée 2013, une chaire consacrée à l’architecture souterraine à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

L’architecte français reconnu dans le monde entier pour ses réalisations est en effet, aujourd’hui, considéré comme l’un des rares experts de la construction souterraine. Et pour cause, les édifices souterrains emblématiques qu’il a réalisés sont nombreux, à commencer par la Bibliothèque nationale de France qu’il termina en 1995.

Comme il aime le rappeler, on ne voit de l’édifice portant le nom d’un ancien Président de la République, que « la partie émergée de l’iceberg », puisque plus de la moitié des volumes de la bibliothèque est enterrée à plus de 14 mètres en dessous du niveau de la Seine. Là où à Paris on perçoit encore des tours, à Berlin, l’architecte français a souhaité laisser au promeneur la possibilité de deviner ce qu’il se passait sous terre. Car en effet, alors qu’on se trouve au beau milieu d’un parc agrémenté de pommiers, on ne perçoit que les toitures circulaire du vélodrome dont il est le concepteur et celle, rectangulaire de la piscine olympique, qu’il réalisa de la même manière.

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