Aujourd’hui, Caen a pour ambition de reconquérir certains de ses espaces centraux laissés vacants. Le plus important est certainement celui de la Presqu’île. Comme à Lyon, la cité de Guillaume le Conquérant s’appuie en effet sur deux cours d’eau. Mais parmi ceux-ci, l’un est entièrement artificiel. Le canal de Caen à la mer ainsi que le fleuve parallèle l’Orne, sont donc les deux éléments aquatiques qui encadrent la Presqu’île, cette grande friche industrialo-portuaire, depuis le port de plaisance situé en plein centre-ville.

Depuis plusieurs années, cette longue langue de terre qui s’étend jusqu’à la côte située à 15km est devenu un territoire central dans les réflexions urbaines de la ville aux cents clochers. La « Pointe Presqu’île » (l’espace de la Presqu’île le plus proche du centre-ville) est d’ailleurs le support d’une reconquête active et progressive de l’ensemble du territoire.

Entre les bâtiments culturels, le Tribunal de Grande Instance tout récent, la bibliothèque médiathèque flambant neuve… la ruée vers la mer a commencé, et la Presqu’île est une ressource territoriale énorme, dont les possibilités pour un urbaniste sont aussi inestimables que pour un peintre devant sa toile immaculée.

Comme quoi, quand deux cours d’eau représentaient jusqu’alors une barrière infranchissable vers un territoire méconnu et évité, il semblerait qu’ils représentent aujourd’hui une véritable soudure pour tendre vers une cohérence territoriale et permettre au phénix normand de retrouver toutes ses plumes.