L’art comme support de mémoire

Alors que l’importante construction de murs frontaliers secoue la communauté internationale, on cherche à sauvegarder et protéger les murs du passé. Le plus connu d’entre eux, le mur de Berlin, est le symbole du “border art”, c’est à dire l’art au service des frontières, et notamment comme trace du passé. Suite à sa chute en 1989, le mur qui séparait l’Est et l’Ouest de l’Europe, certains tronçons ont été sauvegardés en mémoire de la guerre froide. Très vite, ces pans de mur ont été investi par de nombreux artistes, ce qui en fait aujourd’hui une galerie à ciel ouvert. Aujourd’hui, le morceau du mur le plus connu est l’East Site Gallery. Ce sont en tout 106 peintures murales qui viennent le recouvrir, issues de l’oeuvre de 118 artistes. Certaines peintures sont mondialement connues, et politiquement engagées comme le baiser entre Honecker et Breschnew appelé “ Bruderkuss”. Ces oeuvres attirent aujourd’hui de nombreux touristes, mais restent avant tout les traces d’un passé tumultueux qu’il ne faut pas oublier.

Crédit photo ©️Sarah Rose via Flickr

Depuis 2010, ce sont 40 000 km de murs frontaliers qui ont été construits

Certains artistes investissent quant à eux des murs frontaliers très récemment construits pour exprimer la plupart du temps une contestation et des messages de paix. Depuis l’élection de Donald Trump, le mur de la frontière des États-Unis et du Mexique, a d’ailleurs été fortement investi par de nombreux artistes et citoyens.

De nombreux projets fleurissent, comme celui de Lizbeth De La Cruz Santana, doctorante en études hispaniques aux États-Unis, qui a décidé de peindre le portrait de 13 migrants sur le mur pour raconter son histoire. Ou encore l’installation de balançoires roses qui traversent le mur de part et d’autre, proposée par par deux architectes américains et mexicains, qui permet aux enfants de chaque côté de la frontière de jouer ensemble. Derrières ces nombreuses installations artistiques, un message est porté : celui de la communion entre les habitants d’un côté à l’autre de cette frontière dans un contexte géo-politique très tendu.

Ces nouveaux murs, rapidement investis par les artistes, tomberont certainement un jour. Faisons de l’art une marque du passé pour nous souvenir dans les années à venir.

Crédit photo de couverture ©️Poiesia via Wikipédia