Alors que la série Black Mirror met en scène un monde dans lequel les innovations technologiques influencent nos manières de vivre en société, la Chine pourrait bien entrer à son tour dans cet univers de la mégasurveillance. À Hangzhou notamment, les agents de contrôle et de sécurité de l’espace public sont épaulés par un logiciel qui a la particularité de reconnaître extrêmement rapidement les visages de tous les passants, ainsi que leur comportement et leur manière d’interagir avec leur environnement.
Pour chaque citoyen recensé, le robot aura alors une base de données dans laquelle il pourra ajuster les points attribués, selon leur comportement. À la manière du permis à points en France, il sera alors possible de perdre des points de confiance, par ailleurs utilisés pour accéder à divers services publics. Par exemple, il pourra être plus compliqué pour les personnes avec moins de « points sociaux » d’inscrire ses enfants à l’école, d’obtenir un prêt bancaire etc.
Ce processus remet vraiment en question la notion de libertés individuelles. Si chacun doit répondre à des règles très strictes de comportement sur l’espace public, comme ne pas traverser au feu rouge par exemple, il est légitime de se demander de quelles manières les rues pourront continuer à être le théâtre dans lequel chaque citoyen peut jouer son propre personnage. Voir des piétons s’affranchir des petites règles de bonne conduite n’est certes pas toujours agréable, mais permet de ne pas rendre monotone la poésie controversée de la ville.