Les cinq maisons en béton 3D qui bordent l’écoquartier de Reims, dans la Marne, font la fierté du bailleur social Plurial Novilia à l’origine du projet. Après quatres années de démarches, d’avis techniques et de certifications, les clés des premières maisons en béton imprimées viennent enfin d’être remises à leurs locataires.
Bien que leur coût de construction soit en moyenne 25% supérieur à celui d’une pose traditionnelle, cette technique novatrice permet de faire une économie de matière et de déchets considérable. Le chantier est plus propre et plus rapide et ne demande pas aux maçons de porter leur tonne quotidienne de parpaings, mortier et sable. Si le directeur de la maîtrise d’ouvrage de Plurial Novilia y voit un moyen de revaloriser les métiers du bâtiment, on se demande tout de même si cette innovation ne met pas en péril la profession des ouvriers du BTP.
Fabriqués d’abord dans le hangar de la start-up XtreeE à Rungis, les murs des maisons ont ensuite été acheminés à Reims pour être assemblés par une grue et doublés de laine de roche. En une semaine il est possible de fabriquer cinq à sept murs, de quoi sortir une maison de terre en un temps record. Une variable qui séduit grandement le bailleur social qui réfléchit déjà à passer au cran supérieur en construisant un immeuble de deux étages constitué d’une quinzaine de logements. Ce qui demandera de cependant à fabriquer la bâtisse directement sur place, pour des raisons de hauteur.
Ces imprimantes béton 3D tirent leurs origines d’un projet de fin d’études mené par une quinzaine d’élèves de l’École d’architecture de Paris-Malaquais il y a cinq ans. Aujourd’hui leur robot s’exporte partout dans le monde : dans des laboratoires de recherche aux États-Unis, dans des usines de préfabrication en Chine, au Japon, à Dubaï… Ces machines n’impriment pas que des pavillons puisqu’elles ont permis de mouler des récifs sous-marins, des pieds de table, des bancs, des pots de fleurs… Les matériaux sont également diversifiés, il est possible d’imprimer à partir de la terre ou du plâtre par exemple. Demain, imprimerons-nous toutes nos villes en 3D?
Photo de couverture : ©Scott Lewis via flickr