Le projet, lancé il y a déjà 15 ans, aura explosé son budget prévu à l’initial  de plus d’un tiers et se sera fait attendre quatre années de plus. Il faut dire que la période difficile que traversent actuellement les transports londoniens, due à la crise sanitaire mondiale de la Covid-19 qui a plombé les finances publiques, n’a pas été d’une grande alliée pour le projet. Cependant, malgré une baisse nette du trafic du métro à cause de la popularisation du télétravail, la nouvelle ligne de métro devrait donner un coup de boost à la fréquentation du “tube”. 

Reliant le quartier d’affaires de La City à l’Est à l’aéroport d’Heathrow à l’Ouest, la treizième ligne longue de 118 km (plus d’un quart de l’intégralité du réseau en longueur) est censée révolutionner les transports du cœur de Londres et fortement stimuler l’économie britannique. Un investissement qui, à terme, permettra une augmentation du PIB de presque cinquante milliards d’euros et la création de 55 000 nouveaux emplois. 

Ultramoderne, semi-automatique et doté d’un système de transmission dernier cri, le nouveau tube donne un nouveau souffle au plus vieux réseau de métro du monde. Le chantier pharaonique a cependant demandé d’énormes efforts techniques pour arriver à ce résultat : il a fallu creuser profondément (en moyenne de trente mètres), traverser la Tamise à trois reprises, excaver pendant quatre ans tant de terre et gravats qu’il a été possible d’agrandir une île et de l’aménager en réserve naturelle (Wallasea, dans l’Essex). Le projet fut également l’un des plus importants chantiers archéologiques d’Europe puisque l’on y a découvert une fosse commune de 3 300 corps, des morts de la peste noire enterrés au niveau de la station Liverpool Street. 

Finalement, cette nouvelle ligne rend hommage à la reine Elizabeth II, dont les membres du Commonwealth ont célébré le jubilé de platine la semaine dernière et qui marque un règne exceptionnellement long de soixante-dix ans. Espérons tout de même que le nom d’Elizabeth II influencera de nombreux habitants et travailleurs à (re)prendre le chemin du métro.

Image de couverture ©David Hawgood