Le tout jeune géographe et passionné de cartographie Alexandr « Sasha » Trubetskoy s’est amusé à représenter les anciennes voies romaines autour de la Méditerranée sous forme d’une carte s’inspirant très largement des plans de métros actuels. Afin de mener son projet à bien, Sasha s’est servi de la Table de Peutinger, sorte de guide du routard avant l’heure.
Toutes les routes ne sont, bien sûr, pas représentées. Seuls les plus grands axes européens y sont présents. Dans certains cas, il a tracé des itinéraires avec des noms réels, la célèbre Via Appia, par exemple, la première grande route de Rome. Lorsque le nom historique venait à manquer, il s’est amusé à choisir des noms inventés de toutes pièces comme la Via Claudia pour une route construite sous l’empereur Claudius et la Via Sucinaria (ou la route ambre) pour marquer une ancienne route commerciale allant de l’Italie et remontant vers le nord de l’Europe.
Le jeune Trubetskoy a poussé sa production au détail prêt. Comme pour la plupart des cartes de transit modernes, les lignes en pointillées représentent un futur agrandissement d’une ligne. Il s’est agi alors de représenter des régions qui ont été partiellement envahies par l’empire romain, soit sur une courte durée, soit par un contrôle partiel sur elles. On y retrouve ainsi la Crimée, la Mésopotamie, l’Arménie et la Nubie.
Pour vraiment compléter l’effet, Trubetskoy a également créé des logos modernes pour l’ancien empire, comme un emblème SPQR stylisé de la République romaine («Sénat et le peuple de Rome»). Au milieu, une couronne de lauriers, symbole du pouvoir romain, et Quattuoviri Viarum Curandarum, référence à peine voilée à une organisation de renforcement des infrastructures formée sous Auguste. On y retrouve également un trait d’humour bien pensé. La dernière inscription dit : « L’empereur, César Auguste, Puissant Constructeur de Ponts, a créé cette carte avec un programme informatique ».