La question des chaleurs extrêmes en ville prend de plus en plus d’importance dans les politiques d’aménagement depuis quelques années. Et pour cause, puisqu’on peut par exemple observer des différences de plus de 7°C entre le centre de la ville de Nantes et la température moyenne dans le département de Loire-Atlantique. La SAMOA, Société d’Aménagement de l’île de Nantes, a donc lancé une expérimentation de 18 mois en “plantant” un arbre métallique connecté où le phénomène d’îlot de chaleur s’est révélé le plus important. 

On vous avait déjà présenté cet arbre artificiel, appelé Corolle et développé par Urban Canopée dans une de nos Petites Urbanités l’année dernière. La structure en matériaux composites peut accueillir des plantes grimpantes, qui sont arrosées automatiquement grâce à un réservoir de centaines de litres, à un algorithme et à des capteurs qui enregistrent la température de la terre. Ce Corolle permet alors de planter des arbres dans des zones bien trop minéralisées pour accueillir de la végétation traditionnelle.

Cette expérimentation nantaise est particulièrement intéressante, puisque les données recueillies pendant 18 mois permettront d’évaluer avec précision l’apport de ce mobilier urbain dans la lutte contre la chaleur en ville. D’autant plus que cette étude se conjuguera à une analyse de l’usage de ce nouveau mobilier urbain qui sert également de banc, mais aussi à tout un ensemble d’innovations. On pense ici au “nuage” installé il y a deux ans pour informer les riverains du niveau de pollution de la ville en temps réel ou encore au balisage au sol en autoconsommation qui permet de faciliter les mobilités douces dans la ville. De l’encre électroluminescente permet, en effet, de se passer d’éclairage LED, en utilisant l’énergie fournie par la voirie photovoltaïque, énième innovation nantaise.

À l’heure des rapports alarmants du GIEC, on suivra avec attention les premiers résultats de toutes ces expérimentations, pour pouvoir multiplier partout les meilleures idées qui contribueront à renforcer la résilience de nos villes.

Crédits photo de couverture ©Urban Canopée