Les élus veulent contrer la vague de spéculation immobilière qui s’abat sur le Pays basque depuis quelques années.

Les meublés de tourisme, autrement dit les hébergements touristiques de courte durée, ont augmenté de 130% entre 2016 et 2020 sur la côte basque. En mai 2021, l’association Alda avait signalé l’importance massive de cette pratique qui a vampirisé une partie du parc locatif privé local, à travers un gros travail d’enquêtes et d’entretiens (et d’actions coup de poing)

Afin d’éviter des quartiers fantômes en dehors des périodes de vacances, et pour permettre aux habitants de se loger, la communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB) a voté une nouvelle réglementation ce samedi 5 mars. Parmi les conseillers communautaires présents, 80% se sont montrés favorables à la mise en place de cette règle, qui a pour objectif de contrôler les locations et leur croissance dans 24 communes de la région 

Ainsi, à partir du 1er juin 2022, les propriétaires souhaitant mettre en location une résidence secondaire, ou leur résidence principale pour plus de 120 jours, devront respecter certaines conditions

Tout d’abord, le propriétaire devra proposer un autre bien immobilier sur le marché locatif à l’année qui soit situé dans la même commune et que ce bien soit un local qui n’était pas destiné au logement à l’origine, n’était pas un commerce, ni situé au rez-de-chaussée. Il faut donc que ce soit un local à transformer. Une mesure qui vise donc clairement à tordre le cou au marché d’Airbnb.

Même si ce principe de compensation est déjà appliqué à Paris, Bordeaux, Lyon et Nice, l’Union nationale pour la promotion des locations de vacances craint que cela n’affecte le tourisme dans la région de la Côte basque. Une pétition contre ce « projet restrictif » circule d’ailleurs depuis vendredi dernier :  1 600 personnes ont pour l’instant signé ce document. Une critique à mettre en regard de l’incroyable difficulté de se loger sur la côte basque.

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